En France, environ une pomme de terre sur deux est fléchée vers les marchés extérieurs avec 2 millions de tonnes exportées en 2017 (hors pomme de terre transformée, source : Douanes). Un peu moins de 500 exportateurs se partagent ce marché. Cela positionne la France comme premier exportateur de pommes de terre sur le marché du frais.
« Des positions fragiles »
Alors tout va bien sous le soleil ? Non car « ces positions exportatrices sont fragiles et menacées par nos challengers européens », martèle Arnaud Delacour, le président de l’UNPT. Le marché du frais est largement concentré sur l’Union européenne où la concurrence est très rude. « Le marché de l’exportation pour l’industrie est dynamique, mais le marché du frais connaît plutôt une détérioration d’année en année lorsque l’on parle de pays comme l’Italie notamment », souligne Luc Châtelain, producteur et vice-président du CNIPT, le Comité national interprofessionnel de la pomme de terre.
Ce que confirme Marc Morellato, directeur général de Pom’alliance, le distributeur leader sur le marché du frais en France, « L’export en Europe est de plus en plus difficile. Il y a peu de nouveauté concernant les pays destinataires et pire, l’export vers la Russie a été fermé. Du coup, il y a un recentrage qui s’effectue vers les pays du sud de l’Europe. Mais globalement, c’est bien le constat d’un resserrement à l’export que nous pouvons dresser. »
« Ces surfaces de pomme de terre qui ne vont plus vers les partenaires européens, il faut leur ouvrir de nouveaux débouchés vers les pays du grand export », insiste Arnaud Delacour.
Avancer groupés
« Des pays comme les Pays-Bas ont la force d’être structurés, disciplinés et plus organisés. L’information circule de façon fiable, partagée et plus rapide. Ils peuvent être plus réactifs et ils ont moins de risques de se tromper. C’est ce que nous devrions parvenir à faire pour conquérir des marchés », souligne avec insistance Marc Morellato. « Je souhaite que nous puissions parvenir tous ensemble à un “deal” pour mettre des moyens en commun au sein de la filière », complète Luc Châtelain.