Avec ces rumeurs russes, conséquences d’une production en recul, et « face aux craintes qu’il puisse y avoir une taxe à l’exportation, peut-être que les opérateurs et agriculteurs russes eux aussi accélèrent leurs ventes pour éviter de se retrouver bloqués », a déclaré Manon Sailley, analyste au cabinet ODA.

 

Cette analyste estime par ailleurs que la demande de la part des acheteurs est ralentie actuellement, en raison de vacances en Europe et des fêtes de l’Aïd chez les pays importateurs, de tradition musulmane.

Bonne qualité française

Lors d’un point de presse à Paris, le cabinet Agritel a estimé que la bonne qualité des blés français récoltés cet été allait permettre d’aller « chercher des marchés à l’exportation sans trop de soucis ». En revanche, la faiblesse de la récolte en quantité (34,2 millions de tonnes, contre 36,6 Mt l’an dernier) risque de cantonner les producteurs français à « maintenir les volumes vers leurs clients traditionnels », selon Alexandre Boy, analyste chez Agritel.

Une marge insuffisante

Avec la hausse des cours, Michel Portier, directeur d’Agritel, a évalué à 170 €/t le prix moyen payé à l’agriculteur français. Mais avec un coût de production en hausse à cause des baisses de rendement, à 166 €/t, la marge sera insuffisante pour combler le trou laissé par la récolte catastrophique de 2016, a-t-il jugé.

 

Vers 17h30 sur Euronext, la tonne de blé reculait de 0,50 € sur l’échéance de septembre, à 204 €, et de 0,75 € sur celle de décembre, à 206 €.

 

En conséquence, le maïs poursuivait également son recul, perdant 0,75 € sur l’échéance de novembre, à 186 €, et restait stable sur celle de janvier, à 188 €.