Je suis un « écolo de base », conscient que l’homme a une influence sur le changement climatique et, qu’à terme, c’est la survie même de l’humanité qui est en jeu. Il se trouve qu’à un moment, j’ai voulu mettre mes actes en conformité avec mes idées. Voici mon expérience.
Périodiquement, la France s’emballe pour un plan solaire. Il faut investir dans les panneaux solaires et dynamiser la filière française. Il y a quinze ans, je repère une « pépite », une start-up comme on dit. Je participe à la création, en actions au capital, avec une somme rondelette. Las, l’année suivante, les Chinois inondent le marché européen et le projet s’écroule. Perdu.
L’année suivante, cap sur les éoliennes. Barclay’s me trouve une autre « pépite », espagnole celle-là, et je prends une belle obligation. Trois mois après, la société s’écroule et propose « une restructuration de la dette ». Pour ceux qui ne sont pas familiers, j’explique : un jour, vous avez une obligation qui vaut 100 et le lendemain, après la fameuse restructuration, elle ne vaut plus que 1. Joli placement !
Je passe au concret et, chez moi, je change ma chaudière à fuel pour une pompe à chaleur (PAC). Super. Sauf que la facture d’électricité explose et que la technique est trop fragile (tous les propriétaires de PAC ont connu les mêmes déboires). La machine tombe en panne régulièrement et il faut à chaque fois un an pour la réparer.
Alors, on se donne bonne conscience en faisant du velib ou de la trottinette, en triant ses déchets, en achetant du bio, en supprimant la viande, en signant des pétitions (la « pétition pour le climat » a recueilli deux millions de signatures). Mais qu’est-ce que cela pèse face aux 500 milliards de bouteilles en plastique qui pourraient être vendues par an ou aux 1 600 centrales à charbon qui devraient être construites dans le monde ?
Pour ma part, j’ai essayé et j’ai perdu. Ou pour le dire autrement, je me suis fait bien arnaquer.