Le secteur de la tomate est en crise, « une crise nationale inédite depuis près d’un mois, en partie liée aux importations massives », a affirmé Solarenn, le 1er juin 2019 en fin d’après-midi sur sa page Facebook. Et face à cette situation, la coopérative est conduite à détruire une partie de la production de ses adhérents, comme l’ont révélé nos confrères de Ouest-France et de France 3.
Destructions des tomates trop mûres
« Ce sont des tomates qui sont trop mûres pour être commercialisées, explique Isabelle Georges, la directrice de Solarenn devant les caméras de France 3. Et donc on va devoir les jeter soit en méthanisation, soit en compostage. C’est beaucoup de tomates. Ça fait trois semaines qu’on en jette plus de 100 tonnes par semaine. »
Cette situation et les images de tomates en tas dans un champ en attendant d’être compostées ont choqué, forçant la coopérative à se justifier sur sa page Facebook. Béatrice Hakni-Robin, vice-présidente du conseil départemental de l’Ille-et-Vilaine, a, par exemple, jugé scandaleux sur son compte Twitter de détruire ces tomates « au lieu de les écouler dans les réseaux d’aide alimentaire ».
Scandaleux : #Solarenn jette ou enfouit les surplus de tomates au lieu de les écouler dans les réseaux d’aide alimentaire ! Cette coopérative se dit pourtant responsable ! On attend autre chose de la responsabilité sociale & environnementale ! https://t.co/ZkUfVmlcOh
— Béatrice HAKNI-ROBIN (@BeaHakniRobin) 1 juin 2019
Les associations caritatives saturées
Un procès de mauvaise intention, puisque les dons aux associations caritatives pour éviter ce gâchis ont eux aussi atteint leurs limites. « Aujourd’hui, même les banques alimentaires sont saturées, répond Christophe Rousse, le président de Solarenn à France 3. On est obligé de détruire de la marchandise. La situation est dramatique. »
Sur sa page Facebook, la coopérative explique que, ne pouvant vendre ses produits, elle a « naturellement commencé par distribuer ceux qui étaient encore consommables aux associations caritatives locales puis nationales en partenariat avec @Solaal. Plus de 100 tonnes ont ainsi été données […] de Lille à Marseille. »
« Malheureusement, nous n’avons pas été les seuls à faire appel au don et ces associations ont eu elle-même des difficultés à gérer de telles quantités en urgence. Pour les tomates devenues impropres à la consommation après plusieurs jours de stockage, nous avons été dans l’obligation de les détruire, soit par broyage/épandage au champ, méthanisation ou compostage. Nous sommes conscients que cette image peut heurter les sensibilités, elle est néanmoins le reflet des réelles difficultés économiques traversées actuellement par notre filière. »