«Nous avons lancé une grande opération de prospection de candidats à l’emploi et à l’installation, baptisée “Rejoins l’AOP saint-nectaire !”, explique Marie-Paule Chazal, directrice de l’interprofession saint-nectaire à Besse-en-Chandesse (Puy-de-Dôme). L’objectif est de répondre aux besoins de main-d’œuvre dans les exploitations de la zone AOP, les laiteries et les caves d’affinage et au renouvellement des générations dans la filière. »

Après une journée de rencontres, organisée à Paris dans le cadre du Salon international de l’agriculture, et une préparation opérationnelle à l’emploi (POE) conduite avec Pôle emploi, l’interprofession propose trois jours de prospection de candidats au Sommet de l’élevage à Cournon, du 2 au 4 octobre. Une campagne de communication a été lancée dans tous les lycées agricoles de France, permettant aux jeunes de déposer un CV en ligne. « La filière a quarante emplois à pourvoir, dont vingt-cinq dans des élevages. 30 % des structures ont un chef d’exploitation âgé de plus de cinquante-cinq ans et la moitié sont sans repreneur connu à ce jour », précise Marie-Paule Chazal.

Avec 169 hectares de prairies et 130 vaches montbéliardes, le Gaec de la Montagne de Parpaleix, à Chanterelle (Cantal), produit 65 tonnes de saint-nectaire fermier. « Nous affinons 110 tonnes de fromage dans notre cave, en achetant des fromages en blanc à deux collègues. Tout est vendu en direct », expliquent Heidi et Serge Vidal, associés à Claude et Nadine, frère et belle-sœur de Serge. Ils emploient trois salariés : Cédric à la traite, Ludivine à la fromagerie et Vincent, saisonnier, pour les travaux extérieurs.

Une bonne ambiance

« Nous recherchons un ou une salarié(e) en fromagerie, précise Heidi Vidal, aidée par ses deux filles : Marie, dix-huit ans, et Gabrielle, quinze ans, durant les week-ends, vacances et jours fériés. « Avec 4 heures en salle de traite et 4 heures en fromagerie par jour, 7 jours sur 7, les besoins en bras sont conséquents, soulignent les deux filles de la maison. Nous partageons la passion de ce travail avec eux. » Ludivine, employée depuis cinq ans, apprécie quant à elle « de travailler dans une entreprise familiale avec une bonne ambiance. Le saint-nectaire est un fromage facile à manipuler pour une femme. Salariée, j’ai les avantages d’un travail intéressant avec du matériel et des animaux que je considère comme les miens. »

Pour Heidi Vidal, le saint-nectaire fermier « nourrit aujourd’hui ses producteurs moyennant un travail efficace. C’est une réalité à valoriser du mieux possible. »

Monique Roque-Marmeys