Au Gaec Les Bondonnières, Thierry Gitton et son frère Christophe, ont eu l’idée il y a deux ans, de concevoir un parc de contention semi-porté pour économiser du temps et de l'énergie. L’exploitation familiale en polyculture-élevage est située à Cernoy-en-Berry dans le Loiret. Parmi les 560 hectares exploités,  220 ha sont en prairie, le reste est réparti entre blé, colza, orge, maïs et tournesol. La partie relative à l'élevage, comprend une centaine de mères charolaises, toutes engraissées sur place.

Une logistique importante

« En plus des mères, notre cheptel se compose de 7 lots, repartis dans différentes pâtures, situées dans un rayon de 10 km autour de la ferme. Certaines sont équipées de parcs fixes, et certaines font partie de notre rotation culturale. C’est à cause de toute cette logistique et de notre parcellaire étendue, que depuis plusieurs années, nous réfléchissions, avec mon frère, à la conception d’un parc de contention répondant à nos besoins » explique Thierry. Le déclic a eu lieu en 2019, lorsqu'un lot a refusé de rentrer dans le parc temporaire, pour retourner en bâtiments. « À force de faire les allers-retours pour rien, nous avons décidé d’acquérir rapidement un vrai parc de contention mobile. Au départ, nous avons fait le tour des solutions du marché, mais les systèmes proposés par les constructeurs ne correspondaient pas à nos attentes. Ils nécessitaient encore trop de manutention et surtout, ils s'avéraient trop petits pour nos lots. Finalement, nous nous sommes dit que nous allions le concevoir nous-mêmes » indique l’exploitant. Cependant, les éleveurs ont fait appel à un artisan pour la fabrication de la machine (voir l'encadré).

Un dépliage hydraulique

Le parc, arrivé sur la ferme en juillet 2020, est constitué de deux parties. La partie principale se déplie hydrauliquement en moins de 3 minutes. Une fois baissée, elle devient un enclos rectangulaire fixe, qui mesure 6 x 7,20 m et peut accueillir 20 vaches avec leurs veaux. Sur les quatre côtés, deux sont constitués d'un cornadis de 8 places et d'une auge. Les deux autres se composent de 4 portes s'ouvrant dans les deux sens. Les gonds de ces dernières sont munis de rondelles à friction pour les bloquer dans la position souhaitée. La deuxième partie de la réalisation, est composée de barrières montées sur glissières et roulettes. Elle est prévue pour servir de parc temporaire (même taille que le parc principal) ou de couloir pour guider les animaux jusqu'au parc principal. Sur le tracteur, seuls deux distributeurs sont nécessaires pour se servir du système. Le premier alimente un bloc hydraulique avec des distributeurs manuels, installés sur le parc. Il pilote le déploiement de la partie principale et l'élévation de l'ensemble. Le deuxième distributeur, sert à braquer les roues de la machine, pour la diriger pendant les manœuvres. « Le parc est avant tout dimensionné pour nos lots. L'ensemble pèse 3,5 tonnes, c’est lourd, mais ça nous permet de rester sereins, même plein il ne bouge pas. Une fois entièrement repliée, la réalisation ne fait plus que 2,70 m de large sur 7,20 m de long, elle peut être attelée sur un tracteur de 50 chevaux, du moment qu'il possède deux distributeurs » spécifie Thierry. "Plus tard, nous devrions installer un essieu autoguidé, ainsi qu’un système de répartiteur de débit sur l'hydraulique afin que la machine se déplie et se replie moins violemment."

Une contention simplifiée

« À l'arrivée du parc de contention mobile, je suis directement allé l'essayer seul dans une pâture sans parc. Cette fois-ci, j’ai déployé hydrauliquement le parc en 5 minutes et j’ai juste eu à pousser les bêtes pour qu’elles rentrent dedans », expose Thierry. Avant d'utiliser cette solution, les éleveurs étaient obligés de mobiliser du monde pour regrouper les animaux. « Cette méthode prenait parfois des journées entières et lorsque nous commencions à installer le parc dans la pâture, les animaux avaient le temps de stresser. En plus d’un problème de temps, le travail était pénible car les barrières étaient lourdes à manipuler. Le nouveau parc nous permet aussi d'intervenir sur une bête plus rapidement si celle-ci a un problème. Par exemple, pour faire les soins, les bêtes peuvent maintenant rester parquées toute la journée et le vétérinaire passe quand il veut, sans faire stresser les animaux », précise l’agriculteur. Avec son parc, il peut intervenir partout, tout le temps, mais surtout en étant seul. Il sert en général 15 à 20 fois par an.