Si vous passez un jour de juillet à Brioux-sur-Boutonne (Deux-Sèvres), peut-être verrez-vous un agriculteur en short et baskets garer son tracteur et sa benne au bord d’un champ, puis repartir chez lui en courant, pour revenir avec une seconde remorque. Adepte de la course à pied, Dominique Contré, 58 ans, profite de toutes les occasions pour exercer son sport favori. « J’ai pratiqué le foot jusqu’à 42 ans, explique-t-il. Ensuite, pour garder la forme, je faisais régulièrement un peu de vélo ou de jogging ». À 50 ans, Dominique participe pour la première fois à une course de 12 km et réalise une bonne performance. Et ce, bien qu’il se soit couché la veille à 4 heures du matin pour terminer la moisson ! Dans la foulée, il s’inscrit à une nouvelle compétition la semaine suivante et décide, quelque temps plus tard, d’adhérer à l’UAC Brioux, le club de course à pied de sa commune.

Une ambiance familiale

D’apparence calme, le sportif confie qu’il a toujours besoin de courir, même après une journée de travail. « Ce n’est pas la même fatigue, souligne-t-il. Il faut que je libère toute mon énergie. C’est indispensable pour mon équilibre, sinon je me sens comme un lion en cage. Plus jeune, je considérais la course à pied comme un sport individuel. Mais j’ai été surpris par la solidarité entre les coureurs. Dans la difficulté, tous s’encouragent, se tapent sur l’épaule, que ce soit à l’entraînement ou en compétition. Cela redonne de la motivation, j’apprécie cet état d’esprit. »

Depuis quelques années, Dominique prend part à deux marathons par saison, dont souvent un à l’étranger : Venise, Lisbonne, Barcelone et Amsterdam, en 2016. Il est également président de l’UAC Brioux. « C’est prenant, mais je peux compter sur beaucoup de bénévoles, confie le polyculteur-éleveur. Lors des Foulées Briouxaises, une compétition que nous organisons depuis trois ans et dont la date tombe pendant les moissons, je me sens soutenu. Dans ce club, l’ambiance est familiale. Je côtoie des gens de tous horizons : fonctionnaires, cadres, ouvriers… C’est l’occasion d’expliquer mon métier et mes pratiques. En discutant, nous nous apercevons que l’agriculture n’est pas le seul secteur en difficulté. Et en ces temps moroses, il faut rester ouvert aux autres. »