«Les voyages forment la jeunesse. » Cet adage, Pierre Repplinger, a repris à son compte : Australie, Sénégal, Écosse, Afrique du Sud, Suisse, Costa Rica, Argentine, Colombie… La liste des pays dans lesquels il a séjourné est longue.
« Depuis toujours, je m’intéresse à de nouvelles pratiques agricoles, alors je suis parti à leur recherche. Désormais, j’ai de vraies pistes d’évolution, sans prétendre détenir la solution », confie le jeune homme de vingt-neuf ans, curieux, au contact facile. Actuellement salarié de l’EARL familiale à Kirsch-lès-Sierck, en Moselle, et président de JA de son canton depuis cinq ans, Pierre se pose. Le tiers de la production laitière de l’élevage est transformée en fromages, vendus en direct. Le travail ne manque pas.
Le virus des voyages
En 2009, alors étudiant, Pierre suit un stage de trois mois en Australie dans le cadre de sa licence d’agronomie. Il y travaille sur sept grosses exploitations laitières. « Ils sont vraiment sympas, mais leur seul objectif est d’engranger des dollars, dit-il. Ils sont beaucoup moins investis dans leur boulot que les producteurs français ! »
Après quatre ans d’expérience en tant que technico-commercial dans une PME de l’Aveyron spécialisée dans les amendements organiques, Pierre part, en 2014, en Afrique du Sud. Il y passe six mois. Le routard choisit le mode wwoofing (voir encadré) et séjourne dans des fermes maraîchères bio de tailles très différentes, de 1,5 à 1 500 hectares. « J’ai beaucoup appris sur l’autonomie, confie-t-il. Dans la plus grande, l’eau et l’électricité n’étaient pas amenées par les réseaux publics. Certaines vivent en autarcie. »
En 2015, Pierre effectue un stage de trois mois en Suisse, sur une exploitation fromagère. En 2016, il entreprend une grande virée à moto en Amérique du Sud avec une amie (photo ci-contre), et se débrouille pour dormir chez l’habitant. « Là-bas, les gens ont moins peur de l’étranger », note-t-il.
Aujourd’hui, ses parents attendent – impatiemment – qu’il s’installe. Mais le virus des voyages est toujours là… Membre de l’Apad (1) Nord-Est, ce bourlingueur espère bénéficier d’une bourse Nuffield et repartir à l’étranger pour continuer à se former sur l’agriculture de conservation. Décision dans les mois à venir.
(1) Association pour la promotion de l’agriculture durable.