Sur une période de cent trente jours en bâtiment, 190 kg de matière sèche peuvent être économisés par génisse, sans que les objectifs de poids à la mise à la reproduction ne soient affectés. C’est ce que conclut une expérimentation menée trois années consécutives (2012-2014), sur la ferme expérimentale des Établières, en Vendée. « Les dernières expériences sur la croissance compensatrice étaient assez anciennes, retrace Sophie Valance, la responsable de la ferme expérimentale. Nous voulions nous assurer que le progrès génétique réalisé depuis n’avait pas privé les animaux de leur capacité à faire l’accordéon. »
76 % de compensation
L’étude porte sur des génisses charolaises âgées de 8 à 14 mois, destinées à un premier vêlage à 30 mois. Les animaux pèsent 295 kg à leur entrée en bâtiment. Un lot est rationné durant la période hivernale et réalise des croissances de 500-600 g/jour. L’alimentation est composée d’ensilage de triticale-pois, d’ensilage de maïs, de triticale, de soja et de paille. Le second lot, non rationné, enregistre des croissances de 750-850 g/jour.
À la mise à l’herbe, le différentiel de poids atteint 28 kg. À partir de ce moment, les deux lots sont conduits ensemble en pâturage tournant, de façon à offrir la meilleure qualité d’herbe possible, en quantité non limitante. Les niveaux de croissance s’inversent nettement.
Sur les cent vingt-six jours que dure la seconde phase expérimentale, les génisses rationnées gagnent 158 g par jour de plus que les génisses non rationnées. Début du mois d’août, la différence de poids entre les deux lots n’est plus que de 7 kg.
Le taux de compensation des lots rationnés diffère selon les années (entre 60 et 100 %). Le taux moyen est de 76 %. Les différences s’expliquent par un écart de poids à la mise à l’herbe variable et une très bonne pousse de l’herbe pour la série atteignant les 100 % de compensation.