Si comme le disait Henri IV, « Bonne cuisine et bon vin, c’est le paradis sur terre », Ingrandes-de-Touraine ressemble fort à un pays de cocagne. Les parents de Gabriel Simon, Vincent et Olivia, ont quitté leur Belgique natale pour ouvrir un restaurant d’une quinzaine de couverts dans ce village viticole, près de Bourgueil, au cœur de la vallée de la Loire.

Gabriel, qui a toujours souhaité devenir éleveur, a créé son exploitation avicole à deux pas de cette ferme-auberge. Un pari risqué, car il n’y avait que peu de foncier disponible : 3,5 hectares au bord d’une forêt.

Des races anciennes élevées en plein air

Qu’à cela ne tienne, ce jeune homme, de 25 ans, ose sortir du rang et propose à son voisin viticulteur de mettre des poules dans ses vignes bio sur un demi-hectare. À côté, il élève des races de poules anciennes, des cailles en volière et des canards gras. Les volatiles sont vendus essentiellement à des restaurateurs.

Cette histoire originale, Gabriel l’écrit depuis trois ans et la partage largement sur les réseaux sociaux. « Le local compte beaucoup pour nous. Nous avons des liens particuliers avec les producteurs du département et avec les offices de tourisme, nous sommes impliqués dans la marque @CduCentre. La table du restaurant de son père “Vincent, cuisinier de campagne”  affiche 80 % de produits d’Indre-et-Loire. Ce sont de réels liens. Internet m’a permis de trouver des débouchés au niveau national, voire international pour mes volailles. »

À force de communiquer une heure par jour sur la toile, Gabriel ainsi que ses parents se font remarquer. D’abord par le programme de télévision « Les animaux de la 8 » sur Direct 8, puis par le journaliste et critique gastronomique Périco Légasse, la chaîne TV5 Monde et, très récemment, par Julie Andrieu, des « Carnets de Julie » sur France 3.

Ainsi, en septembre dernier, l’équipe de l’émission culinaire a pris ses quartiers pendant quatre jours au manoir de la Galotière. L’animatrice et le père de Gabriel ont préparé des plats sur le thème de la Renaissance à partir des produits de l’élevage, s’attachant à mettre à l’honneur les richesses locales (lire encadré ci-contre). « L’ambiance du tournage était très chaleureuse. Julie est neutre, tout le monde l’aime bien », conclut l’éleveur qui se prépare à des retombées médiatiques importantes.

Aude Richard