En famille, il faut parfois savoir laisser sa place. C’est ce qu’a fait Philippe Widehem, exploitant en grandes cultures, âgé de 48 ans.
En 1996, après le départ en retraite de ses parents, il s’installe en Gaec avec son frère et sa belle-sœur. Près de vingt ans après, il quitte l’exploitation familiale, située dans le haut-pays d’Artois, remplacé par son neveu.
« Cette décision a été mûrie pendant quatre ans », avoue-t-il aujourd’hui. Elle n’a pour autant pas sonné la fin de sa carrière d’agriculteur. Il cherche à acquérir une ferme céréalière pour se réinstaller seul. « J’avais deux principaux critères : être à proximité d’une grande ville pour que mon épouse trouve un emploi, et reprendre une exploitation en grandes cultures avec un potentiel correct », confie-t-il. Deux ans avant la cession de ses parts sociales, il contacte une agence spécialisée après avoir repéré des fermes sur le site internet de celle-ci.
Huit fermes visitées
Il visitera huit exploitations entre 2015 et 2018, dont quatre avec l’agence, en Normandie, en Mayenne et dans la Vienne. En attendant de déménager, il travaille durant neuf mois en tant que salarié chez un négociant de céréales. Puis il se consacre pleinement aux différentes démarches liées à l’achat de la nouvelle ferme.
Un projet de mutation à Caen pour son épouse resserre la zone de recherche. Une exploitation, située à Seulline dans le Calvados, dont l’annonce n’avait pas été publiée sur internet pour satisfaire la discrétion souhaitée par le vendeur, lui est proposée. « Elle répondait pleinement à mes critères », commente-t-il. Après un premier trajet en Normandie, Philippe Widehem reviendra la visiter une seconde fois avec une offre en main, avant que le vendeur le présente à ses différents bailleurs.
Il s’y installera en février 2019, en reprenant les relations que l’ancien exploitant entretenait avec ses partenaires et fournisseurs. « Deux collègues de la Cuma dans laquelle je faisais mon entrée sont venus nous aider pour emménager », se réjouit Philippe Widehem. Le signe d’une reprise tout en continuité.
Alexis Marcotte