À Bascons, dans les Landes, Jean-Marc Lacouture partage son temps entre agriculture et danse salsa. Sa vie, il la passe au milieu des champs mais, deux soirs par semaine et les week-ends, il troque ses bottes contre des chaussures confortables et souples. « Au départ, on a tous les pieds carrés ! Il faut répéter sans cesse les pas pour qu’ils deviennent automatiques. Il m’a fallu trois ans et beaucoup d’investissement pour danser avec n’importe quelle cavalière initiée. »

Tout a démarré en 1999. « Avec ma femme, Marie-Hélène, nous nous sommes inscrits à un cours de danse de salon. C’était surtout pour lui faire plaisir. Au début, je n’étais pas très doué. » Huit ans plus tard, ses trois enfants ayant quitté le nid, le couple rejoint un club de salsa. « Voilà dix ans que nous fréquentons les salles de danse. Comme c’est toujours en soirée, cela gêne rarement mon travail… Je ne manque les cours qu’au moment des vêlages ! », plaisante l’éleveur de bovins viande.

S’ouvrir aux autres

Les époux passent des moments magiques. L’agriculteur se souvient d’une soirée au Portugal : « Vous dansez avec des gens que vous ne connaissez pas et, malgré la barrière de la langue, vous vous comprenez et vous vivez un moment incroyable ! » Pour Jean-Marc, ce loisir est aussi synonyme de tolérance et d’ouverture : « Nous rencontrons des personnes d’autres générations, d’autres milieux sociaux avec lesquelles nous avons une passion commune que nous partageons. »

Le « salsero » de 59 ans est branché Facebook et a plein d’amis danseurs. Pratique pour se tenir au courant des soirées, s’échanger des photos ou covoiturer ! Car chaque club aux alentours organise à tour de rôle des soirées latines : « De Bayonne à Pau, en passant par Mont-de-Marsan et en remontant jusqu’à Bordeaux, nous sortons presque tous les samedis ! »

Sorte de ricochet inattendu, via les réseaux sociaux, Jean-Marc côtoie des gens très différents. « Certains disent des choses très violentes contre les agriculteurs ! », constate le Landais, installé sur 200 ha. Mais il ne se démonte pas : « A ma façon et sur le ton de l’humour, je saisis ces occasions pour parler de ma profession. C’est drôle car, sans la danse, je n’aurais jamais eu cette opportunité. »