Messieurs les gardes de l’ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage), vous vous trompez de cible en interpellant, un samedi de février, un paysan retraité comme moi, qui se promenait avec son chien dans ses prés afin de décantonner des sangliers, fauteurs de dégâts la nuit précédente. Oui, je n’avais pas mon gilet fluo pour être vu, je suppose, par les automobilistes de la route Nevers-Bourges, qui longe cette parcelle. Étant seul dans mon pré, où était le danger ? Mais la réglementation impose le port du gilet, d’après vous, lorsqu’on est seul, sauf les mardi, jeudi et vendredi où il n’est pas obligatoire ! Malheureusement, sans le savoir, j’étais dans le mauvais jour...

J’étais persuadé que le port du gilet était nécessaire et très justifié en battue, lorsque plusieurs chasseurs se trouvent sur le même territoire. Mais je ne suis pas opposé de le porter seul, sauf que j’étais mal informé.

Vous auriez pu avoir une démarche pédagogique en me rappelant la réglementation et l’affaire était classée d’une manière courtoise. Mais non, les grands moyens ont été mis en œuvre avec une amende de 135 euros. Merci à vous.

Mais après réflexion, c‘est vous, messieurs les gardes, qui avez commis une grave erreur de sécurité lorsque vous êtes venus dans les fourrés, après m’avoir épié avec vos jumelles. Traversant le pré pour m’interpeller à mon poste, subitement et à mon grand étonnement, alors que j’attendais les recherches de mon chien. Vous auriez pu être les victimes d’une blessure si j’avais tiré sur un gibier à ce moment-là. Donc je pense que les personnes à recadrer sont celles qui prétendent donner des leçons de sécurité, entre autres vous, messieurs les gardes. Vous mettiez vos vies en danger dans cette situation. Vous auriez dû m’attendre près de mon véhicule, où obligatoirement j’allais revenir. Bon, cela s’est bien passé, il n’y a pas eu de gibier et donc pas de coup feu.

Pour ma part, je vous conseillerais plutôt de faire le guet et d’utiliser vos jumelles pour interpeller les personnes qui nuisent vraiment à la société en déposant des immondices, par exemple, sur le parking en bordure de ce pré. Et sachant que ces personnes ne sont même pas inquiétées lorsqu’on retrouve leurs adresses. Mon pré devient une décharge qu’il est impossible de résoudre depuis des années par des services inadaptés et incompétents. Et ce sont les citoyens honnêtes et respectueux qui sont verbalisés ou subissent les préjudices de pollution, comme moi dans mon pré. Mais je suis une proie facile et solvable permettant de justifier votre emploi. Messieurs, ma réflexion est un peu brute de décoffrage, mais nous avons encore dans notre démocratie la possibilité de nous exprimer. D’ailleurs, notre Président nous le conseille en ce moment avec les cahiers de doléances. Cette lettre est tout à fait dans cette démarche « du ras-le-bol de ce modèle social ».

Je n’aurais pas écrit cela à 30 ans, mais à 65 printemps il y a des choses que l’on n’accepte plus. Ces faits divers reflètent bien le mal-être de notre société ou certains fonctionnaires ne font plus la différence entre un citoyen honnête et un perturbateur. Cela nous met en situation d’incompréhension envers les services de l’État, plus capables de gérer le quotidien de façon pédagogique et plus en mesure de réprimander les vrais délinquants.

Regardons la situation actuelle avec les gilets jaunes, qui très justement en ont assez d’être taxés et incompris par des dirigeants déconnectés de la réalité et qui ne sont plus capables de gérer.