La transparence sur les modes de production est un des maîtres mots des enquêtes auprès des consommateurs ! Et voilà que, depuis quelque temps, le nec plus ultra des régimes alimentaires, le régime végan, propose des aliments d’un nouveau genre : le lait végétal, le camembert végétal, les saucisses ou steak végans, autant d’aliments sans lait, sans viande. Mais pourquoi baptiser des noms abhorrés de steak ou de saucisses ces produits inventés pour éviter les « inacceptables sacrifices d’animaux » ? Les végans jusqu’au-boutistes veulent inventer une nouvelle société. Pourquoi puiser dans le vocabulaire de l’ancien monde pour déguiser cette nouvelle alimentation ?

Le projet de loi « agriculture et alimentation » en débat actuellement propose que les dénominations associées aux produits d’origine animale ne puissent pas être utilisées pour commercialiser « des produits alimentaires contenant une part significative de matières d’origine végétale ».

Fini donc les « steaks » de soja ou de lentille, une appellation « qui donne l’impression au consommateur qu’il consomme uniquement de la viande », souligne le rédacteur de l’amendement, Jean-Baptiste Moreau, député LRM de la Creuse. Des militants végans ont poussé des cris d’orfraie sur le compte Twitter du député, en arguant que les consommateurs ne sont pas idiots et font bien la différence. Certains tweets moquent aussi le prétendu esprit si franco-français de nos députés. Ignorant que les agriculteurs américains, eux aussi, réclament un étiquetage différenciant la viande animale des aliments à base de protéines végétales ou de la viande « in vitro ».

Car on s’éloigne de l’anecdote quand on comprend que les start-up de protéines alternatives auraient récolté plus de 250 millions de dollars d’investissement. Alors, il paraît de bonne guerre de se défendre en tant qu’éleveur. Et puis n’y a-t-il pas là manifestement « faux et usage de faux » ?