Une collaboratrice, aujourd’hui retraitée, m’a fait savoir que les conditions de travail que nous avions définies ensemble, lui avaient permis de concilier harmonieusement vie familiale et vie professionnelle. Voici longtemps qu’avait été évoquée l’éventualité du télétravail mais de nombreux blocages parfaitement compréhensibles en avaient bridé le développement. On parlait, du reste, plutôt du « télépendulaire », impliquant de fréquentes présences en entreprise pour garder le contact.
On peut souhaiter que la loi travail lui donne un nouveau souffle, sans pour autant se cacher des difficultés que cela peut entraîner. Depuis qu’une ferme est moins gérée par un couple que par un seul individu, éventuellement rattaché à, d’autre part, un Gaec, ou toute autre forme d’association, se pose avec acuité le sort de celui ou de celle qui perd son travail sans en retrouver un autre à distance acceptable. Le télétravail, alors, permettrait d’étendre le champ du possible.
D’autre part, les économies réalisées sur le logement et les transports pourraient être bénéficiaires tant pour le salarié que pour l’entreprise. Reste, bien sûr, à jauger de la performance d’une besogne éloignée ; sans pour autant s’imaginer que la présence au bureau soit forcément un gage d’efficacité, et on sait que la rémunération devrait être plus modulée par le travail accompli que par le temps de présence.
Ceci étant, et en dépit des progrès en matière de communication, on peut valablement penser qu’une présence en entreprise à intervalles définis soit nécessaire au bon fonctionnement du télétravail.
Enfin, on peut espérer qu’au lieu des conférences téléphoniques souvent confuses, on développe le transfert d’images qui permettent de converser à distance en percevant les gestes ainsi que les visages qui expriment, autant que les mots, la réalité d’une conversation.