Tempêtes, inondations, incendies, sécheresse… On en a beaucoup parlé pendant l’été qui s’achève ! À l’origine, on évoquait plutôt en bien l’utilisation qu’on pouvait tirer de leurs matières premières : les premiers hommes qui captèrent le feu trouvèrent que la viande était meilleure cuite ; ceux qui firent moudre le blé bénissaient le vent et l’eau qui faisaient tourner leurs moulins ; plus près de nous, ceux qui sortent de la mer veulent que le soleil les sèche délicieusement.

La nature nous berce mais nul n’est en mesure de limiter ses excès. Pire encore, on soupçonne de plus en plus sérieusement l’homme d’y contribuer en prélevant pour son bien-être des richesses enfouies.

Pendant ce temps, nos scientifiques nous émerveillent en nous montrant qu’on pourra bientôt s’expatrier vers Mars ou vers Titan, la lune de Saturne, et nul ne pense à freiner ce besoin de découverte et d’émerveillement. La question est de savoir comment faire cohabiter notre soif de progrès et notre ignorance des choses essentielles. On nous promet l’intelligence artificielle, la robotique, la perfection musicale et poétique. Certains parlent d’immortalité. Pendant ce temps, on ne prévoit même pas un coup de vent quinze jours d’avance, et de toute façon on ne le maîtrisera pas. On croit tout guider et, comme disait jadis mon patron de stage : « C’est le temps qui guide. » Pour nous, le fait d’être en contact permanent avec la nature nous offre une vision plus performante des incertitudes. De plus, il finit par faire soupçonner que les brutales améliorations du bien-être peuvent provoquer un déséquilibre de cette nature qui nous imprègne, et que cela peut avoir de tragiques conséquences pour des millions d’êtres humains. Aussi, pour s’exprimer pleinement, le progrès que nous souhaitons toujours doit demeurer modeste et admettre sa part d’ignorance.