L’Islande a toujours refusé son intégration dans l’Union européenne. De la taille d’une région française et avec une population réduite (330 000 habitants), l’île est quasiment autosuffisante en lait, viande ovine, pommes de terre et fruits et légumes produits sous serres. Particularité de l’élevage islandais : il y a une interdiction totale d’importer des animaux vivants, en raison de l’absence de maladies contagieuses sur l’île.

Centrale et forage

Il n’y a pas ou peu de ventes de fermes en Islande, car les prix sont élevés et dépendent des énergies présentes. Les exploitations sont gérées par les mêmes familles d’agriculteurs depuis plusieurs générations. Ainsi, la ferme Thorvaldseyri, achetée il y a un siècle par le grand-père du propriétaire actuel. Elle couvre 1 100 ha de surface totale entre le glacier et la mer. La moitié est constituée d’un sol riche résultant de l’accumulation de cendres des multiples éruptions et permet la culture du colza ainsi que du blé d’hiver et de l’orge de printemps, sur 140 ha. Enfin, plus de 400 ha de prairies permettent d’alimenter 60 vaches laitières et 200 bovins.

Très moderne, la ferme dispose d’un robot de traite et l’alimentation hivernale des vaches laitières, surtout constituée d’herbe ensilée, est automatisée. Elle vend directement le blé et la farine d’orge aux boulangers pour fabriquer un pain islandais. Elle presse aussi le colza pour commercialiser l’huile et utiliser les tourteaux à la ferme. Le tout en bio, l’Islande n’utilisant aucun pesticide ni engrais chimique.

La ferme est, par ailleurs, quasiment autonome en énergie, mis à part les carburants, car elle dispose d’une centrale électrique installée en 1930. En 1989, Olafur Eggertson, le propriétaire actuel, a fait forer le sol de la vallée. Il dispose ainsi de 200 m3/heure d’eau à 66° C, qu’il utilise pour chauffer la ferme. Il vend le surplus d’électricité produit par la centrale de 16 kW à la compagnie d’électricité locale.

Thorvaldseyri a produit aussi de l’huile carburant pour les tracteurs et le séchoir à céréales, mais cette utilisation a été abandonnée en raison de la technologie des moteurs ainsi que du prix de revient.

Malgré sa taille, la ferme reste familiale avec 4 UTH plus un stagiaire pendant l’été. Elle ne possède pas de chambres ni de restaurant, mais la fille d’Olafur gère un centre touristique installé en face de la ferme, dédié à l’éruption du volcan Eyjafjallajökull, survenue en 2010. Il reçoit chaque année des milliers de visiteurs. Le tourisme est en passe de devenir la première activité économique du pays, avec cette année 2 400 000 touristes attendus.