Après avoir réussi à interpeller le président de la République et le ministre de l’Agriculture au Sia (Salon international de l’agriculture), les éleveurs et les élus rassemblés au sein du collectif « Pour que vive la Piège » ont obtenu un rendez-vous au ministère de l’Agriculture le 28 février. Ils en sont sortis encore plus déterminés. « Il y a une erreur quelque part, les données sur les sols que l’administration nous a communiquées ne collent pas du tout à la réalité ! », dénonce Loïc Albert, éleveur à Saint-Julien-de-Briola.

Le collectif veut comprendre comment une trentaine de communes de la Piège, situées en coteau sur des sols difficiles, ont été sorties des zones défavorisées, alors que des communes du Lauragais bénéficiant de sols plus fertiles en plaine y entraient. « L’administration s’est basée sur des analyses qui décrivent les sols de la Piège comme plus profonds et moins caillouteux que ceux du Lauragais, alors que c’est tout l’inverse », précise le jeune éleveur.

L’administration s’est finalement engagée à leur communiquer les emplacements exacts des prélèvements de sol effectués. Cela permettra au collectif de vérifier si ceux-ci sont représentatifs. « Nous sommes prêts à faire réaliser des contre-expertises et à aller devant la justice si c’est nécessaire. C’est la survie de nos exploitations qui est en jeu », affirme-t-il.

C’est aussi celle de tout un territoire.

Aller jusqu’au bout

« L’agriculture est la principale activité de nos communes : elle ne doit pas disparaître. Nous n’avons déjà plus de services publics et presque plus de commerces », souligne Brice Asensio, le maire de Cazalrenoux.

Engagé dès le début aux côtés des éleveurs, il a mobilisé d’autres maires de la Piège. « L’État ne parle que de chiffres, sans prendre en compte la réalité humaine. Dans nos petites communes, nous côtoyons les éleveurs au quotidien, en amenant nos enfants à l’école, en achetant leurs produits », affirme-t-il. Ces petites exploitations engagées dans la transformation et la vente directe mettent en valeur le territoire. « Dans la Piège, nous sommes combatifs, nous irons jusqu’au bout pour les défendre. »