ÀBretenière, près de Dijon (Côte-d’Or), une plate-forme de recherche appliquée sur la méthanisation par voie sèche discontinue est en cours de création. Financée par l’Ademe, la Région et l’Europe, elle sera opérationnelle en septembre. La moitié seulement des installations de méthanisation par voie sèche fonctionnent correctement. Compte tenu des dysfonctionnements, les banques renâclent à les financer. Or, dans une zone où les élevages produisent plus de fumier que de lisier, trouver des solutions constitue un enjeu fort. Le travail mené sur la plate-forme Méthanov évitera aux investisseurs les déboires qu’ont vécus les associés du Gaec Schneider à Salives (Côte-d’Or).
Équipements défaillants
Cette exploitation de polyculture-élevage de 585 hectares, comptant 340 taurillons et 60 vaches allaitantes, a installé un méthaniseur de type garage. Après un démarrage prometteur en juin 2015, les agriculteurs ont dû faire face à des problèmes de structure du bâtiment et à des équipements défaillants. « Deux murs extérieurs des trois garages ont bougé, a expliqué Victor Schneider, le 28 mars, lors d’une journée méthanisation organisée par l’Ademe Bourgogne-Franche-Comté. Les portes n’étaient pas étanches et le compresseur avait été mal dimensionné. La partie instrumentation extérieure se bloquait en période de gel. » Avec deux autres exploitations confrontées aux mêmes problèmes, les agriculteurs, aidés par l’Ademe et la société Biogaz ingénierie, ont modifié les process initiaux. Avant d’être méthanisé, le fumier est stocké en gros tas pour commencer l’échauffement. Le temps de séjour dans les garages a été réduit de 56 à 28 jours. Le nombre de garages porté de trois à quatre. 600 tonnes de menue paille et 400 tonnes d’ensilage maïs ont été incorporés aux 5 000 tonnes de fumier. Le pilotage de la température a été revu à la hausse (entre 48-60 °C au lieu de 36 °C) et les pratiques d’aspersion et de percolation révisées.
Ce travail a porté ses fruits : en janvier 2017, l’installation a produit 163 kW en moyenne pour un moteur de 170 kW. La détermination des éleveurs a eu raison de leurs difficultés.