«Respecter le cahier des charges du lait à l’herbe et sans OGM n’a pas été trop compliqué pour mon élevage. J’ai beaucoup de pâtures, et mon exploitation était déjà complètement orientée vers la valorisation de l’herbe, explique Freddy Feutry, à la tête d’un troupeau de 35 vaches laitières à Belle-et-Houllefort (Pas-de-Calais), au cœur du Boulonnais. Pour le côté non OGM de la production, j’ai remplacé les tourteaux de soja classiques par des tourteaux non OGM, fournis par ma maison d’aliments, l’entreprise Sabe à Arques, près de Saint-Omer.  » En contrepartie, sa coopérative, La Prospérité fermière-Ingrédia, lui verse une prime de 15 €/1 000 l et lui assure un prix minimum de 300 €/1 000 l (1).

Une nouvelle marque

« Nous avons voulu créer un lait produit par des vaches nourries à l’herbe et sans OGM, pour répondre aux attentes de nos clients et valoriser le travail des éleveurs. Dans la région, certains travaillent depuis toujours à l’herbe », précise Gilles Desgrousilliers, président de la coopérative laitière du Pas-de-Calais. Celle-ci a déjà annoncé, le 29 mars dernier, un partenariat avec WWF France.

Le lait de la marque Via Lacta, lancé le 21 avril, sera commercialisé à plus de 90 % sous forme d’ingrédients à des clients industriels. Une faible part sera vendue en bouteilles, dans des magasins spécialisés de la région. Le cahier des charges impose de faire pâturer les vaches sur une surface minimum de 15 ares par vache, pendant au moins 170 jours par an, et de les loger pendant l’hiver sur de la paille. Cent éleveurs, sur les 1 600 adhérents de la coopérative, participent à la démarche, pour une collecte de 30 millions de litres, sur les 400 millions de l’entreprise.

« Une prime de 15 €/1 000 l, c’est peu, nous a confié un autre éleveur engagé dans la démarche. Mais la coopérative a prévu d’augmenter le niveau de la prime aussitôt qu’elle le pourra. » Marie-Sophie Lesne, vice-présidente du conseil régional des Hauts-de-France, qui avait lancé, il y a un an, les états généraux de l’élevage dans la région, souligne : « Ce sont des initiatives rémunératrices de ce type qu’il faut encourager ! »

(1) Le prix minimum pour l’ensemble des adhérents de la coopérative est actuellement de 300 €/1 000 l.