Cette année, la fête des bœufs de Bazas a pris une nouvelle ampleur, avec dix-huit bœufs présentés, un nombre d’animaux rarement atteint. Pour la première fois, ce 23 février, Richard Bamale a présenté deux animaux, Iveco et Harmonica, âgés de 4 ans.

« Après avoir fait mes études au lycée de Bazas, je me suis installé avec mes parents en 1991. Jusqu’en 2012, j’étais producteur de lait, explique Richard. Au départ en retraite de mes parents, je ne me voyais pas continuer seul. Trop de contraintes. J’ai lâché mon cheptel laitier pour un troupeau allaitant. J’ai opté pour la race bazadaise, la championne locale. » Actuellement, Richard élève 35 mères et une quinzaine de bœufs. Naisseur-engraisseur, il vend en direct une douzaine de bêtes par an à l’Intermarché de Bazas. « Je me suis lié d’amitié avec Aymeric Lavediaux, le gérant. Il dispose d’une boucherie traditionnelle dans son magasin. Il m’a sollicité pour participer au concours. Je me suis laissé convaincre. C’est une fierté d’être là. »

Un défilé traditionnel

C’est en 1283 que le premier défilé a lieu dans les rues de Bazas, une cité d’Aquitaine importante sous le règne du roi d’Angleterre Edouard Ier. Les bouchers ont alors le privilège de faire défiler leurs bœufs. La tradition se perpétue chaque jeudi précédant mardi gras. Les plus beaux spécimens de la race bazadaise se retrouvent à la pesée, avant de défiler devant 7 000 personnes.

Dans le contexte économique actuel, cette tradition aurait pu disparaître. Le nombre d’élevages est en diminution. L’organisme de sélection de la race réunit 170 élevages répartis dans les départements de la Gironde, des Landes, du Gers, des Pyrénées-Atlantiques, des Hautes-Pyrénées et de la Haute-Garonne. « L’an dernier, le Salon de l’agriculture avec Cerise, égérie de la race, nous a beaucoup apporté, poursuit Richard. Malgré les difficultés, cette fête reste importante. Elle est une vitrine vis-à-vis du grand public. Il faut compter quatre ans pour élever un bœuf. Et six mois supplémentaires pour un bœuf gras prêt pour la fête. C’est du temps et de l’investissement. » Réputée pour ses qualités bouchères, la viande est commercialisée autour de 5,50 € net le kilo au prix carcasse. « On n’a pas trop à se plaindre », conclut l’éleveur.