«L’objectif de l’enquête, démarrée en avril dernier, est d’établir un état des lieux des surfaces pastorales et de leurs usages, pour en recenser les attentes et les besoins. Le périmètre d’action regroupe plus de cent cinquante communes du Puy-de-Dôme et du Cantal. Le Plan pastoral territorial, initié en Auvergne par la grande région Auvergne-Rhône-Alpes (1), accompagne, sur cinq ans, des investissements pour des projets d’aménagement collectif comme des voies d’accès, des points d’eau, des contentions », explique Laurent Bouscarat, coordinateur d’Auvergne estives, dans le Cantal. Créée en 2015, cette association, regroupant vingt-cinq structures pastorales collectives – de 26 ha et deux adhérents, jusqu’à 2 116 ha et deux cent vingt adhérents –, les chambres d’agriculture, les conseils départementaux et différents partenaires consultatifs, soutient ces territoires d’altitude, synonymes de ressource économique agricole et d’un patrimoine identitaire fort.
Des espaces prisés
L’intérêt pour les estives, destinées à décharger les exploitations d’une partie des troupeaux de mai à octobre, n’a cessé de croître au fil des dernières décennies. Pour Georges Lours, éleveur à Marmanhac (Cantal) et président de la Coptasa (2), vaste structure collective de 2 116 ha avec deux sites d’estives dans le Cantal, accueillant 4 000 bovins, « les montagnes sont des bouffées d’oxygène pour nos exploitations, car elles permettent de faire plus de stocks fourragers. Les herbages de grande qualité de ces prairies naturelles confèrent un excellent développement aux animaux. Les estives procurent également un bien-être remarquable à nos troupeaux. Enfin, l’entretien d’un domaine pastoral grâce à l’élevage permet de maintenir ces espaces ouverts, condition sine qua non à de l’accueil touristique. »
Longtemps moins affectées, les estives n’échappent pas aux sécheresses successives, d’où l’intérêt renforcé de bien les aménager (pâturages tournants, points d’eau…). M. Roque-Marmeys
(1) Ces plans font partie d’une nouvelle politique régionale pastorale.
(2) Coopérative de transhumance et d’amélioration des structures agricoles.