Sur l’estive de Régis Chardaire, à Laguiole (Aveyron), cinq veaux aubracs de 200 kg ont été mangés par les vautours depuis le 1er juin. Des bêtes en bonne santé, volontairement fragilisées par les charognards qui les attaquent par des vols en piqué, les obligeant à courir sur ce terrain accidenté, provoquant ainsi chutes et blessures. « Jeudi 20 août, Régis est allé voir ses animaux en estive, deux vaches et deux veaux étaient blessés, certainement des pattes fissurées, raconte Laurent Saint-Affre, président de la FDSEA de l’Aveyron. Le vétérinaire les a soignés sur place. Le lendemain, les deux veaux avaient été mangés. » Appelés sur le site, les agents de l’Office français de la biodiversité (OFB) ont dénombré 150 vautours. Régis, qui réalise un travail pointu en génétique et valorise correctement sa production, estime avoir perdu 20 000 €, frais de vétérinaire compris.
Trop nombreux
La Ligue de protection des oiseaux (LPO) estime qu’aujourd’hui 3 000 vautours sont présents sur le Grand Causse ainsi que sur le plateau de l’Aubrac. Trop nombreux pour la nourriture disponible (carcasses mises à disposition, cadavres d’animaux domestiques ou sauvages). Résultat, ils attaquent les animaux sains. Au 21 août, dix-neuf bovins avaient été tués et déclarés, et sûrement de nombreuses brebis. Pourtant, aucun dédommagement n’est prévu pour les éleveurs.
FDSEA et JA ont demandé à Michèle Lugrand, secrétaire générale de la préfecture de l’Aveyron, que la population de vautours soit régulée. Le sujet sera débattu le 30 septembre au sein du Comité interdépartemental vautour et élevage, présidé par la préfète de la Lozère. D’ici là, les éleveurs se réuniront pour rédiger des propositions.
F. Jacquemoud