«Nos besoins sont pris en compte, c’est encourageant ! » lance Blaise Vial, éleveur de 350 brebis mères à Pontevès (Var), l’un des 15 villages de la communauté de communes de Provence Verdon. Fin février, cette collectivité a signé une charte pastorale et une convention de partenariat de quatre ans avec le Centre d’études et de réalisations pastorales Alpes-Méditerranée (Cerpam), en vue « d’actions en faveur du pastoralisme, explique Alice Bosch, ingénieur au Cerpam. Il existe ici une réelle dynamique de l’élevage, à dominante ovine et caprine. » Le nombre d’éleveurs a progressé de 44 à 52 de 2014 à 2019, et le cheptel, de 11 500 ovins et caprins à 13 000. Des projets d’abattoir mobile et de magasin de producteurs sont en cours.

Un parc photovoltaïque

À travers la charte, divers volets ont été discutés : activité de pleine nature et prédation, défense des forêts contre les incendies, biodiversité et eau, urbanisme et paysage. Chacun a donné lieu à des ateliers réunissant chasseurs, collectivités, association de randonneurs, éleveurs… « Les zones de pâturage sont essentielles à notre activité, poursuit Blaise Vial. C’est la nourriture de mon troupeau pendant deux mois et demi. »

Mais ces espaces n’appartiennent pas aux éleveurs. L’une des premières démarches a été de cartographier les zones pâturées et celles qui pourraient le devenir. D’autres actions sont en cours. Un diagnostic écopastoral a été lancé dans le bois de Malassoque où sept éleveurs font pâturer un millier de brebis et 230 bovins allaitants. « Nous allons installer un abreuvoir, des parcs de nuit en dur, une cabane de berger mobile et de la signalétique pour les randonneurs », indique Julie Plagnol, de Provence Verdon.  À Pontevès, un parc photovoltaïque va être implanté et pourrait devenir un espace de pâturage. Enfin, les éleveurs pourraient percevoir des aides agroenvironnementales au travers des dispositifs concernant la protection des incendies et la préservation de la biodiversité. Chantal Sarrazin