Sur un territoire aux sous-sols granitiques ou calcaires, le Sesam dispose de ressources en eau importantes – sources, puits, réservoirs – mais fragiles. La pluie de cet hiver n’a permis de recharger que partiellement les nappes et les réserves d’eau superficielles. Les quinze derniers jours d’avril, le débit des trois rivières principales a chuté de 30 à 50 %, et la situation ne s’est pas redressée depuis.
Le syndicat des eaux se prépare à un été difficile. Outre d’assurer l’alimentation de ses 95 communes en eau potable, il faut éviter que des éleveurs passent à nouveau leur journée à charrier de l’eau vers leurs prairies. « En 2019, nous avons tiré beaucoup de tuyaux dans les prés, explique Frédéric Verrier, directeur du Sesam. Nous avons aussi acquis une citerne souple mobile de 15 m3. Transportable, elle couvre la consommation journalière de 150 à 190 vaches. »
Cuves transportables
Cette année, avec le soutien financier du département, le Sesam a investi dans trois cuves de 14 m3 (eau potable uniquement). Elles assurent les besoins d’une quarantaine d’animaux pendant trois à cinq jours. Le prix de la prestation du transporteur local reste à fixer.
Le coût est bien le problème dans un pays d’élevage où les revenus ne cessent de se dégrader. Les éleveurs seront-ils prêts à payer 2,26 € le m3 d’eau potable ? Celle d’abreuvement devient une nouvelle charge. « L’eau reste gratuite (1), mais les infrastructures et les services pour la distribuer et la sécuriser ne le sont pas », précise Frédéric Verrier. Quand c’est possible, le syndicat essaie de fournir de l’eau non potable, moins chère, en développant les doubles réseaux (potable et non potable), en surdimensionnant les réserves à incendie.
Le Sesam accompagne aussi les éleveurs dans leurs démarches individuelles. Certains ont capté des petites sources annexes. D’autres, plus gros consommateurs, ont investi plus lourdement dans des puits à 80-100 mètres de profondeur.
Anne Bréhier
(1) Hors redevances agence de bassin.