Ils s’étaient mobilisés en masse, lundi 9 mars, pour mettre en place des barrages filtrants aux abords du lac de Caussade. « Ce lac concerne une quarantaine d’agriculteurs. Maintenant qu’il est plein, il n’est pas question de le vidanger. Les maires nous soutiennent. Si les forces de l’ordre interviennent, il y aura un conflit », promettait Pascal Beteille, le président de la Coordination rurale (CR47). Fin février, la préfète Béatrice Lagarde avait annoncé l’engagement d’une procédure à l’encontre de la chambre d’agriculture pour obtenir la vidange de la retenue, puis a indiqué plus tard qu’« une intervention imminente de la force publique n’était pas prévue à ce stade ».

« On verra cet automne »

L’entrevue, mardi 10 mars, au ministère de la Transition écologique et solidaire, entre la secrétaire d’État Emmanuelle Wargon, la préfète du Lot-et-Garonne et des élus du département a permis d’éviter le conflit. « Nous sommes parvenus à tracer le chemin vers un consensus durable, relate Jean Dionis du Séjour, maire d’Agen et président de l’Association des maires du Lot-et-Garonne. Le lac est placé sous surveillance renforcée, sur la base d’un plan de contrôle fixé par l’État et que la chambre d’agriculture devra mettre en œuvre en tant que propriétaire de l’ouvrage. Les agriculteurs pourront s’en servir cet été si aucun problème de sécurité n’est détecté. Il sera vidangé cet automne, pour voir si des travaux complémentaires sont nécessaires. En parallèle, nous redémarrons une concertation pour bâtir un règlement de l’eau – partage, gouvernance – consensuel. Il faut maintenant conclure avec nos agriculteurs, pour que ce dossier retrouve une vie normale. »

Et Pascal Béteille d’ajouter : « Nous aurons tous les détails dans les prochains jours, par la préfète Béatrice Lagarde. Dans l’immédiat, nous n’avons plus à vidanger le lac. C’est un point positif. Nous pourrons irriguer avec cet été. Cet automne on verra… » Mardi après-midi, les barrages étaient levés.

Hélène Quenin