L’organisme de défense et de gestion (ODG) de l’appellation d’origine protégée (AOP) Camembert de Normandie a rejeté, le 29 janvier, le projet de « grande » AOP. Le « non » l’a finalement emporté avec 53 % des suffrages exprimés par les votants réunis en assemblée générale.

Ce projet d’AOP élargie avait fait l’objet d’un accord entre les parties depuis le 21 février 2018. Il devait permettre d’intégrer environ 2 000 producteurs au total (contre 500 actuellement) et de mettre fin à la guerre du camembert. Mais il a fait l’objet de critiques, notamment dans l’opinion publique, pour dénoncer l’affaiblissement du cahier des charges. Pas sûr que le consommateur et le territoire normand ressortent gagnants du statu quo. La mention litigieuse « fabriqué en Normandie », à l’origine du conflit, serait malgré tout amenée à disparaître. Cependant, une riposte des industriels est à attendre. La mise en place (avec un cahier des charges peu contraignant) d’une filière « camembert au lait de Normandie IGP (indication géographique protégée) » a déjà été évoquée et n’en serait pas moins trompeuse.