«À partir de cet automne, l’interdiction des produits antigerminatifs à base de chlorprophame (CIPC) va provoquer une augmentation du coût de production de nos pommes de terre et notamment de celles stockées, explique Bertrand Achte, président du Gappi, groupement des producteurs de pommes de terre livrant les usines McCain. Nous en avons discuté avec l’industriel lors de nos rendez-vous pour préparer la campagne 2020 et McCain a accepté de prendre en compte cette hausse de nos coûts de production, comme le prévoit la loi Egalim. »
Les contrats signés avec le spécialiste des frites surgelées verront leurs prix augmenter dans une fourchette de 0 % pour les livraisons de septembre à + 8,4 % pour celles de juin, avec une augmentation moyenne de 4,2 % sur l’ensemble de la campagne. Pour la variété Fontane par exemple, les prix vont s’échelonner de 108 € à 185 € par tonne, contre 108 € à 171,5 € par tonne pour la campagne en cours. McCain va aussi revaloriser le prix des contrats sur trois ans.
La grande distribution hostile
« La hausse devrait se répercuter à chaque maillon de la filière. Elle va cependant rester bloquée au deuxième niveau, celui de l’industriel, déplore le président du Gappi. McCain nous a indiqué que ses clients de la grande distribution n’étaient pas prêts à accepter l’augmentation, alors qu’ils sont dans l’obligation de le faire selon la loi Egalim. Ce n’est pas normal. »
L’UNPT (Union nationale des producteurs de pommes de terre) regrette également que les autres industriels ne prennent pas forcément en compte cette augmentation des coûts de production.
Dans un contexte de forte demande en pommes de terre surgelées, McCain a prévu, pour 2020, d’augmenter de 7 % ses surfaces de production sous contrat avec les agriculteurs, pour les porter à 17 000 ha. L’industriel a enfin accepté d’accorder une prime de 4 € par tonne à la variété Russet Burbank, pour laquelle il impose l’irrigation.
Blandine Cailliez