Trois ans après l’épisode d’influenza aviaire, l’espoir renaît pour la filière des palmipèdes gras du Périgord, à travers le projet d’un outil collectif d’abattage pour les canards et les oies, près de Sarlat. Cela fait désormais dix-huit mois que des éleveurs du Sarladais, en partenariat avec les collectivités, la chambre d’agriculture et l’Esat de Prats-de-Carlux, y travaillent. Il y a quelques jours, une nouvelle étape a été franchie avec la création par six producteurs d’une SCICA.

Coût de revient moindre

Bernard Mazet, éleveur gaveur de canards gras à Saint-Geniès, président de la SCICA « La plume du Périgord noir », explique : « Sur mon exploitation, où travaillent mon fils et ma fille, je produis 22 000 canards par an et je dispose de mon propre abattoir. Nous sommes régulièrement confrontés à des soucis de main-d’œuvre. Selon l’étude économique, ne pas abattre au sein des exploitations nous fera gagner de l’argent. Chez nous, le coût de revient atteint 5,50 € par tête. Avec le nouvel abattoir, on est à 2,85 €, avec les mêmes qualités de prestations. Les producteurs peuvent aussi dégager davantage de temps pour s’occuper de la commercialisation. Enfin, cet outil doit favoriser l’installation de jeunes et insuffler une dynamique à la filière. »

Le lieu d’implantation est trouvé : il se situe dans la zone d’activité de la borne 120 sur la route départementale 704. Le coût du projet avoisine 4 M€, dont 1 M€ dédié au volet assainissement, financé à 40 % par des aides publiques : Région, département et Feader, le reste étant à la charge des agriculteurs.

Le futur abattoir est aussi destiné à remplacer celui de l’Esat de Prats-de-Carlux, devenu obsolète, et qui abat 60 000 têtes par an. Il pourra en abattre 270 000 par an et fera travailler une quinzaine de personnes dont 7 à 8 salariés handicapés de l’Esat. Il devrait être opérationnel à l’automne 2021. Claude-Hélène Yvard

(1) Société coopérative d’intérêt collectif agricole.