Au nord de Pau, la Ferme du Pont-Long s’étend sur 624 hectares. Propriété indivise de huit communes situées à une cinquantaine de kilomètres, en Haut-Ossau, elle est un héritage de l’histoire médiévale géré par une commission syndicale.
Sur le site s’achève la construction d’un immense séchoir solaire (1) : 72 m de long sur 21 m de profondeur et environ 10 m de haut. Sur le toit, les panneaux photovoltaïques produiront de l’électricité, tandis qu’un échangeur thermique placé en dessous récupérera la chaleur. L’électricité sera revendue à EDF. La chaleur pulsée par des ventilateurs permettra de sécher l’herbe stockée dans la grange.
1 000 tonnes de foin
« La ferme possède 140 ha de prairies qui génèrent environ 1 500 tonnes d’herbe fraîche, explique Guillaume Clouté, directeur de la ferme. Comme une centaine de ces hectares servent aux parachutistes pour leurs sauts, l’exploitation de l’herbe s’avère souvent compliquée. En 2018, nous n’avons sorti que 500 tonnes de foin. Avec la nouvelle grange, nous emmagasinerons l’herbe sans attendre son séchage complet. Nous espérons faire trois à quatre coupes par an et fournir 1 000 tonnes de foin de très bonne qualité. Nous allons aussi tenter la production de luzerne en mélange avec des graminées. »
Ces fourrages sont vendus en priorité aux quatre-vingt-cinq éleveurs des huit communes. Ils l’obtiennent à un tarif préférentiel, généralement 15 % en dessous du prix du marché. La commission syndicale peut aussi les vendre aux agriculteurs extérieurs, notamment aux éleveurs de brebis laitières en zone d’appellation Ossau-Iraty.
Le séchoir entrera en fonctionnement d’ici à deux semaines. Il représente un investissement de 1,68 million d’euros, subventionné à hauteur de 14 % par la région Nouvelle-Aquitaine.
Hélène Quenin
(1) Technologie de la société Base, implantée en Gironde.