Les cotations sont relativement similaires à celles de 2018. En semaine 10, les mâles charolais U de 450 kg et de 350 kg cotaient respectivement 2,53 et 2,78 €/kg, en augmentation de 1 % par rapport à 2018. Les limousins de 300 kg s’estimaient à 3,03 €, soit 1 centime de moins. « Les stocks de mâles de 6 à 12 mois sont supérieurs à leur niveau de 2018, avec 728 000 animaux (+ 1,5 %), mais restent néanmoins modérés et en deçà de leur haut niveau de 2017 (- 2 %) », constate l’Institut de l’élevage (Idele). Face à ces disponibilités limitées, la demande des engraisseurs français et étrangers reste ferme.
« Le marché est stable, constate Michel Fénéon, directeur administratif et financier d’Eurofeder. Le marché italien reste équilibré, malgré une tendance baissière depuis deux semaines. L’Algérie, qui nous a rouvert ses portes mi-février, est demandeuse de bovins d’engraissement lourds, ce qui complète les autres marchés. De petites quantités d’animaux s’écoulent vers le Maroc et la Tunisie. Fin 2018, Israël a acheté des bovins légers et pourrait de nouveau en commander, mais les campagnes dirigées contre l’importation d’animaux vifs dans ce pays pourraient finir par poser problème. »
L’Espagne marque le pas
« La demande espagnole est un peu moins soutenue depuis que ce pays n’envoie plus de jeunes bovins (surtout de race montbéliarde) vers la Turquie, complète Germain Milet, économiste de l’Idele. Mais elle reste supérieure à ce qu’elle était avant 2017. » Les exportations françaises ont reculé de 5 % en janvier 2019 par rapport à 2018. « Il n’y a cependant pas lieu de s’inquiéter, rassure l’économiste. D’une part, il y a un contrecoup par rapport aux fortes exportations du mois de décembre (92 000 têtes exportées, + 10 % sur 2017) et, d’autre part, le mois de janvier 2018 avait été particulièrement dynamique. »
« C’est principalement la marchandise vaccinée contre la FCO qui s’écoule, rappelle Michel Fénéon. Cet hiver, le taux moyen de positivité était de 60 % dans le centre de la France. Heureusement, depuis février, il a fortement diminué. »
La FCO pourrait également amplifier le recul des naissances observé depuis novembre 2018, qui atteint 4 % en janvier. Selon GDS France, le sérotype 8 aurait provoqué cet hiver « des cas nombreux de veaux qui naissent aveugles et meurent en quelques jours ». Toutefois, « la chute des naissances s’explique avant tout par le repli du cheptel français, à l’œuvre depuis dix-huit mois », souligne l’Idele. Valérie Scarlakens