À Saint-Martin-de-Crau, au cœur de la plaine qui porte le même nom, l’agriculteur Patrice Vulpian a décidé de participer à Arb’eau Crau, un projet expérimental qui vise à mesurer les effets des restrictions d’eau sur les arbres fruitiers. Démarré au printemps dernier, il va se poursuivre jusqu’en 2022.

 

« Nous produisons du foin de Crau AOC sur 160 ha, des pêches sur 75 ha et des abricots sur 15 ha, détaille-t-il. Nous irriguons nos arbres en goutte-à-goutte. Pour l’instant, nous ne manquons pas d’eau. Mais avec le réchauffement climatique, cette ressource risque de faire défaut. »

 

Avec un autre agriculteur, Patrice Vulpian s’est investi dans ce projet porté par la chambre d’agriculture en association avec l’Inrae, AgroRessources et l’Irstea de Montpellier. Quatre de leurs parcelles sont concernées.

Conséquences sur la production

« Pendant l’été, les chercheurs ont appliqué des restrictions d’eau à mon verger de nectarines tardives », indique Patrice. Les apports ont été réduits de 10 % en juin, de 20 % en juillet et de 10 % en août. Le dispositif est conduit sur trois rangs consécutifs et une vingtaine d’arbres. Les autres rangs sont irrigués normalement.

 

« Nous allons effectuer chaque année des mesures sur le feuillage, le grossissement des fruits, le calibre, la teneur en sucres… », précise Lauriane Morel, coordinatrice du projet. Les résultats de l’essai mis en place en 2020 sont en cours d’élaboration. Patrick Vulpian dit n’avoir rien vu de significatif à l’œil nu. « Il est possible que les arbres ne réagissent que l’an prochain à ces diminutions », suggère-t-il.

 

« Nous visons à définir jusqu’à quel point les arbres peuvent supporter ces baisses sans que cela ait des conséquences sur la production, précise Lauriane Morel. Nous rédigerons des fiches conseils qui seront destinées à l’ensemble des agriculteurs. » Arb’eau Crau doit aussi servir à prévoir les modalités de répartition en eau entre les différentes filières du territoire de Crau en cas de crise.

Chantal Sarrazin