Le Gaec des Eglances est un élevage situé à 720 mètres d’altitude à Champagne-en-Valromey, dans l’Ain, avec soixante-quinze vaches laitières conduites sur 200 hectares tout herbe, et un peu de céréales autoconsommées. Une exploitation familiale dirigée par deux frères, pourtant épinglée sur le site de Greenpeace, le 26 septembre, comme étant une « ferme-usine ».
Dans le Haut-Valromey, l’émotion est vive d’autant que, fin septembre, à 5 km de cette ferme, l’abattoir Gesler a été incendié par des activistes antiviande. Pour dénoncer les méthodes violentes de l’organisation non gouvernementale, la FDSEA et JA ont convié, le 30 novembre, des journalistes régionaux et nationaux à visiter la soi-disant « ferme-usine ».
Des pratiques insupportables
À cette occasion, Sylvain Vallin, l’un des deux associés du Gaec, a demandé au préfet comment son élevage a pu être ainsi ciblé, alors qu’il a arrêté le maïs il y a deux ans et que tous les effluents sont valorisés sur place !
« Ces pratiques sont insupportables, ont dénoncé Adrien Bourlez et Gaëtan Richard, présidents, respectivement, de la FDSEA et de JA de l’Ain, un département où soixante-dix exploitations ont été livrées en pâture sur le site de l’ONG. Ce ne sont pas des conglomérats ou des holdings impersonnels qui sont pointés du doigt, mais des hommes, des femmes et leurs enfants. » Et, qui plus est, sur la base d’informations erronées. « Contrairement à ce qu’affirme Greenpeace, il n’y a aucune exploitation de quatre cents vaches laitières dans notre département », ajoutent-ils. La FDSEA et JA incitent les agriculteurs stigmatisés à porter plainte dans le cadre d’une action collective. Cinq plaintes ont été déposées le 4 décembre. D’autres devraient suivre, selon la FDSEA.
Reconnaissant des erreurs, Greenpeace a retiré l’élevage des frères Vallin de sa carte des fermes-usines.
Anne Bréhier