L’agriculture francilienne ne fournit que 2 % de la consommation de fruits et légumes de son territoire. Organisée à l’initiative du député LREM, Frédéric Descrozaille, pour faire suite aux EGA (1), la journée « L’Île-de-France dans nos assiettes » s’est tenue au Marché d’intérêt national (MIN) de Rungis, le 19 octobre. Objectif : approvisionner 12 millions de Franciliens en demande de produits locaux.
Ainsi, 80 agriculteurs ont pu y rencontrer des grossistes, détaillants et représentants de la restauration collective et groupements de consommateurs. Quatre ateliers autour des légumes de plein champ, des cultures sous serre, des produits de l’élevage et de l’arboriculture ont rythmé l’après-midi. « Ce minisalon professionnel doit faire naître des collaborations entre des acheteurs qui maîtrisent la logistique comme les marchés, et des producteurs qui ont intérêt à saisir l’opportunité que représente l’approvisionnement local », a insisté le député.
Volonté politique
L’envie des producteurs, touchés de plein fouet par la mauvaise conjoncture économique en céréales, est bien là. Mais de nombreux obstacles restent à franchir. « Auparavant, dans le Val-d’Oise, on produisait des carottes mais les conserveries ont disparu. L’eau ne peut plus être pompée dans la Seine », observait un agriculteur.
Même constat pour l’élevage qui a pratiquement cessé. « Dans la relocalisation d’une partie de l’approvisionnement, l’État a son rôle à jouer », a déclaré Anne Bossy, la directrice régionale et interdépartementale de l’agriculture, de l’alimentation et de la forêt (Driaaf). Le grand plan d’investissement agricole accompagnera économiquement les initiatives collectives visant à l’émergence de filières locales.
Reste l’épineuse question du prix. Un non-sujet, pour le député LREM, car « les consommateurs d’aujourd’hui sont prêts à mettre plus pour avoir de la qualité ». Pourtant, le delta entre ce que veulent les Franciliens et ce qu’ils font est à prendre en compte. Si un quart d’entre eux jugent les fruits et légumes importants pour leur alimentation, ils en mangent de moins en moins (- 1 % par an) au profit des sandwichs et pizzas dont la consommation a été multipliée par deux en dix ans.
(1) États généraux de l’alimentation.