Le droit local en vigueur en Alsace et en Moselle fait obligation aux chasseurs d’indemniser les dégâts de gibier. Il permet également une gestion plus souple. Les tirs ne sont pas limités. « Les bracelets sont un choix possible. Mais les chasseurs locaux n’en veulent pas pour ne pas freiner le nombre de tirs », indique Pascal Perrotey-Doridant, directeur du Fonds départemental d’indemnisation des dégâts de sangliers du Bas-Rhin (FIDS67).

En 2017, quelque 18 000 individus ont été chassés. Les dégâts qui avaient atteint plus de 1 600 ha en 2012 sont aujourd’hui descendus sous la barre des 1 000 ha. Pascal Perrotey-Doridant l’explique par la responsabilisation des chasseurs.

Division en secteurs

Le département a été découpé en secteurs. Ceux où les dégâts augmentent sont pris sous la loupe. Avertissements et mises en demeure sont envoyés au locataire dès que des seuils de dégâts sont franchis. Des surtaxes s’ajoutent alors à la cotisation perçue, soit 11 % du montant du bail. « Elle monte jusqu’à 230 € par hectare boisé dans les pires cas », précise le directeur du FIDS67. Les lots sensibles sont répertoriés sur le site internet du fonds. La pose de centaines de kilomètres de clôtures électriques complète la protection des cultures.

Dans le Haut-Rhin, également sectorisé, la surtaxe instaurée en 2009 s’élève en moyenne à 44 €/ha, avec des pointes à 80 et 125 €/ha. Début 2018, une recrudescence de dégâts a été signalée sur les prairies de la montagne haut-rhinoise. Pour Fabbio Serangeli, président du FIDS68, il faut travailler plus étroitement avec les lieutenants de louveterie, renforcer les tirs de nuit (autorisés par le préfet), accroître la fréquence des battues et les organiser simultanément sur des lots de chasse voisins. Mais « ces pratiques doivent encore durablement passer dans les mœurs », constate-t-il.