«En investissant 1,8 million d’euros dans un nouveau centre de collecte et de tri à Landos, Eureacoop témoigne de son attachement à la culture de la lentille », commente Didier Chapel, producteur adhérent à Landos. L’outil mis en route pour la récolte 2017 est doté d’une fosse de réception, d’un séchoir d’une capacité de dix tonnes et d’un nettoyeur-séparateur très efficace. Un tapis roulant achemine les lentilles sans les briser jusqu’à quatre cellules coniques de 160 t chacune. Les deux autres opérateurs privés de la filière, les établissements Trescartes et Sabarot, ont aussi modernisé leurs outils de collecte et de tri de lentilles.
Philippe Boyer, président de l’ODG (Organisme de défense et de gestion) de la lentille verte du Puy, rappelle que la filière réunit 700 producteurs pour 4 000 ha emblavés chaque année. Reconnue en AOC depuis 1996 et en AOP en 2006, la lentille bénéficie d’une communication efficace. « Les qualités nutritionnelles des légumes secs sont appréciées des consommateurs. Notre lentille est unique grâce à des sols et des conditions pédoclimatiques spécifiques à sa zone géographique de production. Celle-ci regroupe 87 communes de Haute-Loire entre 600 m et 1 200 m d’altitude. Elle se caractérise par une peau très fine, une chair non farineuse et de bonne tenue, et une cuisson rapide. »
1 000 €/ha de marge brute
« Les besoins annuels de ce marché en expansion se situent entre 3 000 et 4 000 t, alors que notre production avoisine les 3 000 t, explique Grégory Sauvant, directeur de l’ODG. La demande progresse fortement sur le marché haut de gamme avec un intérêt croissant de la restauration gastronomique. Les garanties d’origine et de qualité d’une culture sans engrais et les qualités organoleptiques favorisent aussi son exportation aux États-Unis, au Japon, en Grande-Bretagne, plus récemment en Chine et en Inde. »
Cette diversification végétale représente en moyenne 5 à 6 ha dans l’assolement des producteurs le plus souvent éleveurs laitiers. Un hectare dégage une marge brute moyenne de 1 000 euros avec un rendement de 9 à 10 q/ha. « La filière génère un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros et des emplois », se réjouit Philippe Boyer.