«Apropos du bien-être animal, nous avons décidé d’être pro-actifs pour éviter de subir », a déclaré Paul Auffray, président de la Fédération nationale porcine, lors d’une journée des chambres d’agriculture consacrée à ce thème, le 21 novembre à Pontivy (Morbihan). La filière porcine ne part pas de zéro. Même s’il y a eu des résistances, dès 2001, elle a travaillé à la mise en œuvre de la réglementation rendant obligatoire le logement des truies gestantes en groupe au 1er janvier 2013. Pour cela, les éleveurs ont investi 300 M€.

Des labels bien-être

La pression s’accentue et la société questionne l’éleveur sur ses pratiques. Ces nouvelles demandes nécessitent une adaptation des élevages et de toute la filière. Mais avec quels moyens ? Paul Auffray considère que « l’équilibre repose sur trois piliers : l’économie, le réglementaire et la consommation. Sinon, c’est voué à l’échec ». Dans les pays du nord de l’Europe, la montée en puissance de la contestation a conduit à créer des labels « bien-être » pour étiqueter les produits. Ils sont financés en augmentant la TVA au Danemark, ou en prélevant quelques centimes sur chaque kilo de viande vendue en Allemagne. « En France, les évolutions attendues ne pas insurmontables. Il faut déjà bien faire et le faire savoir. Mais qui doit informer le consommateur ? Les associations qui seront liées aux distributeurs ou la filière ? », a interrogé Christine Roguet de l’Ifip. Les discussions restent difficiles entre éleveurs et distributeurs comme l’a montré la table ronde. À un représentant de Carrefour qui reprochait de n’avoir aucune proposition des groupements de porc, Paul Auffray a rétorqué : « Depuis 22 ans que je siège à la FNP, je n’ai pas encore vu le moindre centime arriver sur la table ». « Ce qui nous manque, ce sont des engagements, a résumé le responsable professionnel. Compte tenu des investissements, on ne peut pas envoyer les éleveurs dans le mur. »