Une quarantaine d’agriculteurs, techniciens et chercheurs ont suivi la visite proposée par Terres Inovia, le 16 novembre à Merville (Haute-Garonne), sur l’exploitation de Denis Cracco, pour évaluer trois itinéraires techniques de colza en agriculture bio. « Les fabricants d’huile sont demandeurs de graines de colza bio pour répondre aux besoins du marché, car les 4/5e des quantités triturées proviennent d’importations, explique Jean Raimbault, ingénieur régional de développement pour Terres Inovia. La filière Sud-Ouest fournit aujourd’hui 2 000 t par an, mais elle vise 10 000 t. C’est pourquoi les agriculteurs nous ont demandé de tester des techniques pour sécuriser la production. »
Le colza d’hiver bio est une culture délicate. La plante est gourmande en azote et plaît aux nombreux ravageurs d’automne. Mais si elle est correctement enracinée, elle résiste bien aux attaques des insectes et possède une bonne capacité à lutter contre l’expansion des adventices.
Pour sécuriser l’implantation du colza, Terres Inovia teste notamment la technique du semis associé à des plantes compagnes. À Merville, ce sont deux légumineuses, la vesce et le fenugrec, qui ont été choisies. Elles fixent l’azote de l’air et augmentent le potentiel agronomique de la parcelle. Elles sont précoces et gélives, si bien que, si elles sont semées assez tôt, elles arrivent à maturité en novembre et auront disparu au printemps, qu’il gèle ou non pendant l’hiver. L’autre levier utilisé est par conséquent la date du semis.
Des essais renouvelés
Six modalités ont été testées en 2016, avec deux dates de semis au 15 août et au 1er septembre, des parcelles fertilisées ou non avec des fientes de volaille et d’autres associées ou non aux légumineuses. « Nous avons obtenu des rendements fort honorables pour la récolte 2017, allant de 17 à 27 q/ha, avec une moyenne de 22 q/ha, malgré une forte pression de datura sur les parcelles semées en août, se félicite Cécile Le Gall, ingénieure chez Terres Inovia. Du coup, nous avons reconduit les mêmes essais en 2017. » Il faudrait cinq années de résultats pour donner aux agriculteurs les conseils les plus sûrs.