ÀLivinhac-le-Haut, en Aveyron, les trois associés du Gaec Biotenga ont accueilli, le 18 septembre, une trentaine d’agriculteurs et d’étudiants pour parler maraîchage bio de plein champ. Une piste d’avenir, selon l’Apaba (1), qui intéresse les magasins bio et les restaurateurs, dont la demande est largement supérieure à l’offre. « Nous structurons plusieurs groupes de maraîchers bio en Aveyron pour répondre à ce marché et éviter les ruptures d’approvisionnement. Mais les besoins ne cessent d’augmenter, explique Alexandre Bancarel, de l’Apaba. Les acheteurs en demi-gros sont très exigeants sur la qualité, mais ils respectent les mercuriales. La carotte se vend, par exemple, 2,30 €/kg en moyenne, et la laitue, 4,50 €/kg. Seule la restauration collective tente parfois de négocier les prix. Le grand avantage, c’est que le demi-gros est moins contraignant en temps de travail que la vente directe. Plus besoin de faire les marchés plusieurs fois par semaine ! »
« Il faut tout le temps penser à l’herbe »
« Pour l’instant, nous ne faisons pas de vente de demi-gros, mais les producteurs sont de plus en plus nombreux sur le marché de la vente directe et nous réfléchissons sérieusement à cet autre mode de commercialisation », précise Aymeric Blanpain, un des associés du Gaec.
Au champ, en bio, tout est dans le désherbage. Paillage, désherbeur thermique, herse étrille, bineuse… « Il faut tout le temps penser à l’herbe, et entretenir, avertit Aymeric. Une carotte non désherbée ne grossit pas et nécessite trois fois plus de temps de travail à la récolte que si le terrain est propre. Et là, il faut de la main-d’œuvre ! »
Et Guillaume Duha, du Gabb (2) du Gers, dajouter : « Pour s’installer en maraîchage bio de plein champ, il faut obligatoirement de l’eau et si l’on est éleveur et qu’on a du fumier, c’est encore mieux. Il faut aussi planifier ses plantations en fonction d’un calendrier de livraison à un acheteur, et choisir les légumes qui sont demandés, comme la courge, la carotte, le poireau ou l’oignon. Enfin, il faut penser au stockage. Une courge gardée jusqu’en février se vendra 3,50 €/kg, au lieu de 2,20 €/kg à l’automne. » Autant de paramètres à prendre en compte avant de se lancer.
(1) Association pour la promotion de l’agriculture biologique en Aveyron.
(2) Groupement des agriculteurs biologistes et biodynamistes.