«Depuis plusieurs années, je cherchais un terrain pour voler de mes propres ailes. Mais il était impossible d’en trouver dans le Nord. J’ai saisi l’opportunité offerte par la Métropole européenne de Lille. Sans cela, jamais je n’aurais pu démarrer, explique Pierre-Olivier Boursigaux. Le jeune homme vient de s’installer sur 3,5 hectares dans la zone maraîchère et horticole de Wavrin, au nord-ouest de Lille, pour produire des plants de légumes, poireaux, potimarrons et racines d’endives. Comme lui, ils sont sept à bénéficier des 47 hectares que la Mel a rachetés à la Safer en 2013. Ces jeunes, qui ont répondu à un appel d’offres, ont été retenus car leurs projets étaient complémentaires. Seule exigence : ils devaient s’engager à des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement. Nos sept chefs d’entreprise ont dû être patients, car la création de la zone a pris un peu de temps. Mais c’est désormais chose faite : le site a été officiellement inauguré le 7 septembre dernier.
« Sur le site, la Mel a également construit un hangar de 1 300 m2, mis à la disposition des jeunes agriculteurs pour ranger leurs matériels, travailler à l’abri et préparer leurs commandes, précise Damien Castelain, président de la Mel. La ferme peut encore accueillir deux autres jeunes, toutes les parcelles ne sont pas encore louées. » Le coût de l’opération pour la Mel s’est élevé à 2,8 millions d’euros.
Organisés en Cuma
« Ensemble, nous avons décidé de créer une Cuma pour partager le matériel », indique Marine Bardon, qui a entrepris un BTS agricole après des études de droit. Avec son compagnon, elle a fait le choix de produire des tomates sous serre, des légumes de pleine terre, des plantes aromatiques et des fleurs, sur 5 hectares. Des fruits rouges et confitures de Cécile Galland, aux graminées du Japon de Sylvain Duthoo, les productions des jeunes entrepreneurs sont très variées. Le choix des circuits de distribution l’est tout autant. Ils vont des coopératives Norabio et marché de Phalempin, aux magasins de producteurs, Amap, distributeurs automatiques, restaurateurs ou encore, marchés locaux. Aux abords de Lille, la demande est au rendez-vous