«Dans les 412 élevages enquêtés, les résultats sont corrects avec une marge brute qui progresse dans la plupart des productions », a commenté Nathalie Langereau, responsable FRSEA Pays de la Loire lors de la présentation, le 15 juin à Angers (Maine-et-Loire), des résultats de l’enquête avicole 2016. Initiée par la chambre d’agriculture du Morbihan, conduite depuis plus de 20 ans par ses homologues du Grand-Ouest, du Nord-Pas-de-Calais et de la région Centre (1), cette enquête sert de référence à la profession. « Elle permet aux éleveurs de se situer. Elle les aide aussi à défendre leur dossier face aux banques. »

Dans le détail, l’année 2016 se caractérise par des performances techniques de bon niveau et une baisse des charges. « En particulier celles de chauffage, avec des livraisons qui passent en moyenne lors du dernier trimestre sous la barre des 600 €/t de propane », précise Élodie Dezat (CRA Bretagne). Autre facteur décisif dans la progression des résultats : le niveau élevé des rotations, avec une moyenne de 6,61 lots pour le poulet standard et de 4,57 pour le poulet certifié. « Mais attention, dans certains territoires, la durée des vides sanitaires s’est allongée, prévient Bernard Goubil (CRA Bretagne). En Bretagne, nous avons même une quarantaine d’élevages qui n’ont pas été remplis du tout de l’année. » En dindes, certains lots sont quant à eux restés stockés sur pattes jusqu’à plus de 25 semaines, « avec des performances médiocres ».

Vieillissement du parc

Centrée sur les résultats technico-économiques, l’enquête 2016 met en exergue le vieillissement des bâtiments. 64 % d’entre eux ont plus de vingt ans. « C’est grâce à ces vieux bâtiments que les éleveurs français sont aussi compétitifs que leurs collègues polonais, mais nous ne pouvons pas durer ainsi », pointe Bernard Goubil. Alors que le marché de la volaille progresse en France, en Europe et dans le monde, ligériens et bretons militent pour une revalorisation des contrats de l’ordre de 50 €/t. « Ce n’est rien, 2 à 3 €/an/consommateur de volaille, et cela nous permettrait d’enclencher une dynamique d’investissement, lâche Christophe Labour (FRSEA PL). Pourtant, les industriels nous ont encore opposé une fin de non-recevoir l’an dernier. »

(1) La région Centre n’a pas participé à l’enquête 2016.