Les 400 élèves du lycée agricole de Saint-Pouange (Aube) ont dégusté, le 12 janvier dernier, de l’« Agneau de l’Aube » produit sur l’exploitation de l’établissement. Une occasion pour les éleveurs de faire le point sur cette démarche née en 1994. « À cette époque, nous avions touché le fond en termes de rémunération, se souvient Gérard Guéry, un des éleveurs à l’origine de l’initiative. Pour continuer à produire, il fallait valoriser notre produit. » D’où la création de la marque « Agneau de l’Aube » et d’un cahier des charges.

Douze points de vente

Les agneaux doivent être commercialisés entre le 20 janvier et le 14 juillet, élevés avec leur mère au minimum 60 jours et avec une alimentation complémentaire 100 % végétale et sans soja, abattus entre 90 et 180 jours et être classés en R2-R3, U2-U3. « Ils sont nés, élevés et vendus dans l’Aube mais abattus dans l’Yonne. Dans notre département, nous n’avons pas de structure capable de gérer la logistique entre les élevages, l’abattoir et les points de vente, comme le fait la Cialyn », explique Romain Harmand, président de l’association Agneau de l’Aube.

Actuellement, seize éleveurs détenant 45 % du cheptel ovin du département (7 200 brebis sur 16 000) produisent environ 1 500 Agneaux de l’Aube, une production relativement stable. « Elle correspond aux besoins. Pour l’avenir, nous aimerions l’augmenter mais il faut développer des débouchés hors du département. » Douze points de vente en GMS, dont Carrefour, Leclerc et surtout Intermarché, en commercialisent, ainsi qu’un boucher indépendant.

Si, au départ, la plus-value était importante vu le prix de base auquel était vendue la production, aujourd’hui, les cours de l’agneau étant corrects (8,75 €/kg), elle est beaucoup plus faible (1). Toutefois, ce qui motive les éleveurs, c’est d’échanger entre eux et avec les bouchers. « Il est valorisant d’avoir un retour concernant la qualité de notre travail », conclut Romain Harmand.

(1) La plus-value varie selon les années de 0,06 à 0,50 €/kg.