«La reconversion, d’ici à mai 2017, d’une partie des surfaces agricoles en prairies permanentes dans la région Hauts-de-France est une obligation européenne. La France ne peut pas y échapper, explique Luc Maurer, le nouveau directeur de la Draaf Hauts-de-France. L’annulation de l’effet bio dans le calcul devrait ramener le taux de dépassement de 6,62 à 5,9 %. En revanche, il est impossible de modifier le calcul pour annuler l’augmentation de 36 000 ha, entre 2015 et 2016, des surfaces agricoles déclarées. De toute façon, la surface de prairies permanentes déclarées a elle aussi augmenté. »
Début février, les DDT enverront aux agriculteurs un deuxième courrier, qui leur précisera les surfaces définitives, revues à la baisse, qu’ils devront reconvertir en prairies permanentes.
Au cas par cas
« Toutes les obligations de reconversion ne se traduiront pas par une obligation de ressemer, indique Luc Maurer. Des prairies temporaires et des jachères de longue durée pourront être reclassées en prairies permanentes sous certaines conditions. Par ailleurs, la Draaf va établir des cas types pour répondre aux cas particuliers. Les agriculteurs qui auront reçu un courrier et qui estiment ne pas être concernés, sont invités à contacter leur DDT. »
Les quelques dizaines d’exploitations avec des surfaces importantes à reconvertir seront examinées au cas par cas. Mauvaise nouvelle, en revanche, pour ceux qui ont obtenu l’autorisation de retourner des prairies par leur DDT au titre de la directive nitrates : ils ne seront pas dispensés de l’obligation de reconversion.
Le président de la FRSEA, Laurent Verhaeghe, regrette que Luc Maurer, qu’il a rencontré le 26 janvier chez un agriculteur de l’Oise, n’ait pas encore apporté de réponses concrètes à l’accroissement des surfaces en 2016, ni aux cas particuliers. « J’ai aussi l’impression qu’il sous-estime le nombre d’agriculteurs qui ont reçu le courrier sans avoir retourné un are de prairie et l’effet psychologique pour les éleveurs », déclare-t-il.