Encore un camouflet pour ceux qui passent leur temps à culpabiliser abusivement les Français au nom du changement climatique et à les bercer d’illusions, alors que notre pays représente tout juste 1 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). Sans progrès notable de la Chine, vu le poids qu’elle occupe dans le total planétaire, on n’y arrivera pas ! Voilà une réalité, certes un peu désespérante mais implacable.
Une étude récente de l’Agence internationale de l’énergie vient de montrer — début mars — qu’après la baisse mondiale historique des émissions observée au moment du « grand confinement », c’est déjà reparti à la hausse par rapport à 2019 ! Et de toutes les grandes puissances, il n’y en a qu’une qui est responsable de ce rebond planétaire : la Chine, prise en flagrant délit. En décembre 2020, ses rejets ont dépassé de 7 % leur niveau déjà élevé de décembre 2019, alors qu’ailleurs l’économie tournait toujours au ralenti.
Ce constat n’est sûrement pas une raison pour ne rien faire à notre échelle, mais la France n’a pas à rougir de son bilan, ne serait-ce que si on se compare avec nos voisins allemands et leurs fameuses centrales à charbon… (722 Mt de GES au total pour l’Allemagne, contre environ 400 Mt pour la France en 2020 ; 10 milliards de tonnes de CO2 en Chine).
Sur le front de l’action, justement, les députés n’ont rien trouvé de mieux que de déterrer en commission l’écotaxe poids lourds, qui avait été vilipendée puis abandonnée en 2014 sous la pression populaire. Et ils espèrent cette fois faire passer la pilule fin mars dans la loi climat, en la régionalisant et en laissant aux régions le choix de l’instaurer ou non… Une nouvelle usine à gaz en perspective, si on ose dire, tant elle devrait générer de disparités d’une région à l’autre. En pleine récession économique, franchement, est-ce bien le moment alors que, par ailleurs, une taxe carbone aux frontières de l’UE, a priori beaucoup plus finaude, est dans les tuyaux ?
Verdir les importations de l’UE pour réduire l’empreinte carbone du continent et atteindre la neutralité en 2050, c’est en effet le mécanisme qui semble faire la quasi-unanimité au Parlement européen, et recueillir le soutien de la plupart des États-membres. Il fait partie du pacte vert (Green Deal) de la Commission européenne et son principe est acquis. Il pénaliserait les produits ne respectant pas nos normes climatiques et pourrait entrer en vigueur en 2023 (transports et importations agricoles en sont pour l’instant exclus). Mais il reste encore beaucoup de discussions en perspective et de réglages à trouver. À commencer par la forme qu’il pourrait prendre. Sans compter que Washington n’apprécie guère ce projet et qu’il devra aussi être validé à l’OMC.