Depuis le 1er janvier 2016, Maxime Lemarchand est installé à titre individuel en production laitière à Tréverien, en Ille-et-Vilaine. Malgré les crises à répétition, la conjoncture instable et le prix du lait qui ne décolle pas, Maxime a voulu reprendre l’exploitation de son père. BTS Acse en poche, il a commencé par travailler comme salarié agricole, partageant son temps entre une exploitation laitière et celle de son père. « À l’issue du diagnostic réalisé avec la conseillère de la chambre d’agriculture, deux options s’offraient à moi : poursuivre avec la référence laitière de 280 000 litres et l’existant, ou demander une attribution laitière de 200 000 litres », explique-t-il.

Le jeune producteur a fait le choix de conforter les moyens de production, pour pouvoir adapter l’exploitation et améliorer ses conditions de travail. La reprise a nécessité l’achat du matériel (trois tracteurs, du matériel de culture…), du cheptel et des stocks, pour un montant de 160 000 €. Les bâtiments et les terres sont loués. « S’agissant d’une exploitation familiale, j’ai conscience que la reprise a été facilitée par rapport à un tiers », admet Maxime, fils unique.

La stabulation des vaches a été agrandie en y accolant un nouveau bâtiment. « J’ai élargi de 1,50 mètre la table d’affouragement existante. J’ai également réutilisé le mur de silo pour poser la charpente de la nouvelle construction. Un gain de près de 30 000 euros », estime-t-il. Le nouveau bâtiment en système lisier est entré en fonction en novembre 2016. Il a été aménagé en logettes – 73 places –, avec tapis et équipé d’un racleur. Une fosse à lisier de 1 800 m3 a été construite à 36 mètres du bâtiment, pour permettre une éventuelle évolution. L’ancienne stabulation sur aire paillée de 40 places a été conservée pour les génisses, avec la fumière en bout de bâtiment. La salle de traite a été allongée, pour passer d’un bloc de 2 ×4 postes à 2×7 postes. Maxime a fait installer un programmateur de lavage, ainsi qu’un prérefroidisseur de lait. Le total de l’investissement a représenté 350 000 euros.

« Je souhaitais regrouper tous les animaux sous le même toit. Grâce aux jeux de barrières, je peux les manipuler seul », souligne l’éleveur. Tous ces aménagements lui permettent de réaliser le litrage supplémentaire attribué à l’installation. Il faut compter une heure et quart de traite le matin et une heure le soir.

Parcellaire pénalisant

Sur le plan économique, Maxime est en phase avec son plan prévisionnel. « Dans mon étude, réalisée en plein marasme laitier, je suis parti sur un prix du lait à 307 €/1 000 l », dit-il. La première année d’installation, son lait a été payé en moyenne 310 €/1 000 l et il était à 338 €/1 000 l en 2017.

Pour améliorer ses résultats, le jeune éleveur se penche sur la réduction des coûts de production. Il veut aller vers plus d’autonomie alimentaire. Il utilise de la luzerne enrubannée dans la ration pour réduire le correcteur azoté. Pour la deuxième année consécutive, il a semé 1,40 ha de betteraves fourragères, qui lui permettent de diversifier sa ration l’hiver et d’augmenter ses taux de matière grasse et protéïque. Son système reste basé sur le maïs, car le parcellaire de l’exploitation ne lui permet pas d’avoir un système plus pâturant. L’élevage dispose de 16 hectares proches du site, mais les parcelles près des bâtiments sont des prés humides. Ils ne sont valorisés que par les génisses. Les bonnes prairies se situent de l’autre côté d’une route départementale très passante. Il faut donc être deux personnes pour faire passer le troupeau.

Le point faible du système reste son coût alimentaire élevé, de l’ordre de 130 €/1 000 l. Maxime l’explique notamment par la jeunesse du troupeau. « Pour pouvoir faire mon quota, j’ai acheté une quinzaine de vaches, indique-t-il. 55 % de mes animaux sont en première lactation et ne sont pas au maximum de leur potentiel. »

Insémination des vaches par lui-même, investissements dans des équipements de détection des chaleurs et de vêlage, essais de maïs shredlage… Maxime multiplie les initiatives pour réduire ses coûts et améliorer ses résultats. Avec un objectif en tête : produire du lait rentable !