L’assemblée générale du syndicat, le 13 juin 2017, à Paris, a pu se tenir « dans une ambiance plus décontractée que les années précédentes », s’est félicité Paul Auffray, son président. Les cours se tiennent bien depuis un an grâce à la demande chinoise, malgré un décrochage depuis quelques semaines « inexplicable » dans un contexte européen haussier ou stable.

Les débats ont donc pu s’orienter vers d’autres sujets d’intérêt majeur pour la filière. Ainsi, Paul Auffray a évoqué la nécessité pour la production porcine de bénéficier des aides de la future Pac, via un volet assurantiel ou un fonds structurel professionnel qui pourrait être géré par l’Inaporc.

« Produire le cochon que le consommateur attend »

La FNP a également travaillé sur les débouchés de la production porcine à l’avenir. « La filière est à un tournant : il faudra produire le cochon que le consommateur attend », a estimé Mickaël Guilloux (1), soulignant le « manque d’innovations de la filière » en matière de segmentation et de présentation des produits élaborés.

« Le consommateur ne sait plus cuisiner, il faut l’accompagner et lui proposer des produits prêts à l’emploi », a renchéri Carole Joliff (1), qui met en avant la réflexion déjà menée par la filière de la volaille. « Il y a une inadéquation de l’offre aux nouveaux modes de consommation. Il y a un manque sur le “prêt à consommer” et le snacking, par exemple. »

« Allons chercher la plus-value, les a encouragés Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA. Investir et moderniser permet d’améliorer les performances technico-économiques. Mais il faut aussi répondre à la demande qualitative et rester vigilant face aux “signaux faibles” liés aux exigences sociétales pour les anticiper. » Si le consommateur demande du premium, pourquoi ne pas le lui proposer… À condition qu’il soit prêt à payer le juste prix !

« Segmentation poussée »

Une montée en gamme des produits avec une segmentation plus poussée peut également permettre de reconquérir des acheteurs. « Une segmentation par les labels rouges et le bio contribue à une meilleure image à présenter à la société, et met en avant le professionnalisme des producteurs », souligne Paul Auffray.

Certaines entreprises distinguent déjà le porc « oméga 3 », le « sans OGM » ou encore le « sans antibiotiques ». Mais, outre le risque de faire peser la suspicion sur les modes de production standard, Paul Auffray s’interroge sur le retour pour les producteurs. Pour la FNP, le socle du futur contrat sociétal à proposer aux consommateurs, doit être la démarche « Le porc français ».

E.C.

(1) producteurs et membres du groupe de travail sur la qualité et l’innovation.