En décembre 2016, deux militants de L214, dont son cofondateur Sébastien Arsac, avaient été interpellés de nuit dans cet abattoir des Yvelines alors qu’ils venaient recharger les caméras filmant l’endormissement au dioxyde de carbone (CO2) des porcs avant abattage. Les deux militants sont convoqués lundi prochain devant le tribunal correctionnel de Versailles.

L’étourdissement en question

L214, qui milite contre la consommation de viande, a diffusé en février 2017 de premières images montrant des porcs dans cet abattoir. Celles diffusées ce jeudi 8 juin 2017, tournées à la même époque, montrent l’étape de l’endormissement au CO2. L’association dénonce « une méthode d’étourdissement systématiquement longue et douloureuse », et affirme que la configuration de la machine utilisée à Houdan « allonge encore la durée de l’asphyxie des cochons ».

« Notre machine à CO2 est en règle. Elle a été homologuée avec l’aide de l’association de protection animale OABA (Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoir), réagit le directeur de l’abattoir, Vincent Harang. Mais il faut savoir que l’endormissement au CO2 ne sera jamais instantané. Je suis prêt à discuter et je veux bien tout changer, mais ça coûte 300 000 € [pour passer à l’étourdissement électrique, NDLR]. Que L214 me fasse un don et je change ma machine ! »

Précisions…

Dans l’après-midi, l’OABA a réagi. « Le matériel actuellement utilisé à Houdan, d’origine belge, a été agréé par un arrêté du 20 mai 1996, précise-t-elle. Tout matériel d’abattage faisait l’objet d’un agrément jusqu’en 1997, date à laquelle la commission technique au sein de laquelle l’OABA représentait les ONG de protection animale, a été supprimée. Pour autant, cet arrêté d’homologation qui date de plus de 20 ans ne saurait être utilisé comme justificatif de bon fonctionnement actuel ! »

L214, qui interpelle le ministre de l’Agriculture, Jacques Mézard, a lancé une pétition afin d’obtenir l’arrêt de cette méthode d’étourdissement en France.

AFP