75 personnes venues des différents bassins de production ont fait le déplacement à Serres-Morlaàs (Pyrénées-Atlantiques). Rappelons que c’est dans le Sud-Ouest que ce mouvement contestataire des producteurs laitier a démarré, en 2008. Depuis, l’association a parcouru bien du chemin, notamment avec la création de la SAS FaireFrance et des organisations de producteurs (OP) transversales FMB (France Milk Board). « Nous sommes fiers du travail accompli souvent dans l’adversité », témoigne Boris Gondouin, le président de l’Apli nationale.
L’Apli continue de vivre, certes avec ses petits moyens, « mais on est toujours là, poursuit Boris Gondouin. Surtout, n’oublions pas que nous sommes la branche française de l’EMB (European Milk Board) qui représente 100 000 membres dans 17 pays européens ». Pour 2016, l’association a présenté un budget à l’équilibre, grâce aussi à l’énergie déployée par ses membres et pas mal de bénévolat. Elle ne s’en cache pas : « Oui, aujourd’hui nous avons un certain pouvoir et nos idées sont entendues par les sphères ministérielles. Mais c’est usant, nous manquons de bras et il nous faut plus d’adhérents. »
Le « lait politique »
L’association rappelle ses revendications : abroger la contractualisation, opter pour une réduction de 2 % de la production laitière à l’échelle européenne, mettre en place le programme de responsabilisation face au marché (PRM), généraliser le lait équitable… « Apli, c’est aussi un lait politique », souligne Boris Gondouin.
De son côté la SAS FaireFrance affiche pour la première fois en 2016 des bénéfices. « Maintenant que nous sommes référencés dans les grandes surfaces, il faut vraiment nous faire connaître auprès des consommateurs », résume son président, Jean-Luc Pruvot. Il annonce pour les semaines à venir une nouvelle stratégie et devrait profiter du salon de l’agriculture pour la dévoiler.
En parallèle, l’OP FMB poursuit ses négociations auprès des industries laitières et trouve des compromis avec certaines (Savencia). Prochaine étape : la création d’une AOP (association d’organisation de producteurs). En attendant, Boris Gondouin cède sa place de président puisqu’il arrive au terme des deux ans de mandat fixés par l’association. Son remplaçant n’est pas encore connu.