Le cabinet Agritel a présenté le 31 janvier 2017 un nouvel indicateur montrant un consensus « plutôt haussier » sur le marché des grains en 2017. Il est basé sur l’avis des 150 congressistes au premier colloque « Paris Grain Day », organisé quelques jours plus tôt à Paris.

 

La note de 3,56 sur une échelle de 1 à 5 (de très baissier à très haussier) a été donnée par les participants, principalement des collecteurs, traders et industriels d’une quinzaine de pays, reflétant leur vision du marché des matières premières agricoles pour l’année 2017.

Des fondamentaux neutres

L’influence des fondamentaux est jugée comme neutre sur le marché des grains. « Le potentiel de hausse est limité. Les marchés sont lourds. Mais face à cela, la demande reste en hausse constante. On ne voit pas de direction évidente à court terme », explique Sébastien Poncelet, directeur d’Agritel.

 

Cependant, les fonds d’investissement pourraient, quant à eux, avoir un impact haussier sur les marchés des grains d’après l’assemblée. « Ils réfléchissent à long terme et non à l’échelle d’une campagne. Ils prévoient une baisse des surfaces en blé et maïs en Europe et aux USA, et se positionnent à l’achat », poursuit-il.

 

De plus, le contexte macroéconomique mondial est perçu comme « plutôt favorable ». L’analyste des marchés rappelle que « l’économie américaine se porte bien, et les pays émergents se redressent. C’est le cas de l’Inde avec 7,5 % de croissance, de la Chine en période d’élections, et du Brésil qui retrouve des couleurs. »

Les oléagineux comme élément de soutien

L’élément le plus haussier du marché des grains pour 2017 reste les fondamentaux des oléagineux. D’un côté, l’huile de palme est fortement soutenue par la demande croissante en biodiesel en Indonésie. De l’autre, le tourteau de soja est en hausse grâce à l’appétit insatiable de la Chine.

 

« Aujourd’hui, l’Europe est déficitaire en colza ; ce qui s’ajoute aux précédents éléments haussiers », ajoute Sébastien Poncelet. Malgré ces facteurs qui ont fait pencher l’assemblée vers un potentiel ralentissement du cycle baissier des prix, certains éléments restent incertains.

 

Le flou réglementaire autour des biocarburants, l’influence grandissante des pays de la mer Noire, l’impact négatif des devises ukrainiennes, russes et brésiliennes sur les prix mondiaux étaient cités en exemples.