« L’année 2016 restera un mauvais millésime pour l’industrie de la charcuterie française. » C’est sur ce constat que la Fédération française des industriels charcutiers, traiteurs et transformatrices de viandes (Fict) introduit son communiqué daté du 18 janvier 2017, paru à la suite d’une conférence de presse organisée la veille. En effet, la consommation à domicile recule, comme en 2015, de 0,5 % en tonnage, après 10 ans de progression.

La Fict s’alarme aussi quant à la rentabilité opérationnelle des entreprises. Elle constate que depuis 2013, les industriels subissent des baisses de tarifs par les centrales d’achat. « Or, le prix des pièces de viande de porc qui représente plus de 54 % du chiffre d’affaires des entreprises de charcuterie n’a cessé de croître en 2016, s’insurge la Fict. À titre d’exemple, la pièce de découpe de jambon sans mouille a augmenté de 12,3 % sur un an alors que le prix de vente aux distributeurs n’a augmenté que de 2,6 %. »

Elle exige de la distribution qu’elle « accepte les réalités économiques » et que les entreprises travaillent sur la consommation hors domicile, l’offre française à l’étranger et la qualité de produits.

« La situation est très préoccupante et l’année 2017 s’annonce difficile », assure Robert Volut, président de la Fict, dans le communiqué. Pour les professionnels du secteur, le redressement de la rentabilité des entreprises passera par des négociations commerciales « équilibrées et équitables ».

Une attente forte en bio

Selon la Fict, la production de porc bio atteint 20 000 tonnes, alors que les charcutiers français en utilisent plus de 80 000 tonnes, en partie importées, pour répondre à la demande du consommateur. « Il est indispensable que des conversions d’élevages français conventionnels en bio puissent se faire pour répondre aux attentes », lance-t-elle.